À l’origine, il y a le blocage des raffineries depuis fin septembre, initié par les travailleurs syndiqués du secteur de l’énergie. Les groupes concernés, Esso et TotalEnergies, ont conclu avec la CFE-CGC et la CFDT des accords salariaux, que la CGT et FO n’ont pas suivis. En cause, l’application des mesures de réquisitions brandies par le gouvernement. Une négation du droit de grève qui ne passe pas, surtout à l’heure où l’inflation hypothèque le quotidien de millions de travailleurs. En conséquence, les stations-services non approvisionnées ont progressivement fermé leurs pompes. Avec la prise d’assaut, par des automobilistes perplexes, des pompes encore en état de marche, une fenêtre de négociation s’ouvre pour les syndicats des autres professions.
La menace d’une grève intersyndicale faite en fin de semaine dernière par la CGT a bien abouti. Ce mardi 18 octobre, on relève des blocages dans plusieurs secteurs clés. Selon le bilan dressé par nos confrères de France Info, 11 centrales nucléaires sont concernées, 6% des enseignants sont en grève, près de 150 lieux en France rassemblent des manifestants, et de fortes perturbations touchent les transports de la SNCF et de la RATP. La fonction publique est aussi atteinte. L’objectif ? Défendre le droit de grève et réclamer une hausse des salaires. En tête du cortège parisien le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, assure au micro de France Info, qu’ « il y aura des suites », dénonçant un manque de réponses aux revendications. L’imminence des prochaines vacances de la Toussaint pousse par exemple les cheminots à envisager de reconduire leur grève, pour négocier des hausses de salaires. En fin de journée, on observe cependant un retour à la normale du trafic SNCF.
« Moins de 25 % des stations- services » en difficulté, selon Elisabeth Borne
Lors des questions au gouvernement, Elisabeth Borne a déclaré que « moins de 25% des stations-service » éprouvaient des difficultés d’approvisionnement ce mardi à midi. Ce pourcentage était d’environ 30% dimanche et de 28,1% lundi. « En Ile-de-France, les produits pétroliers arrivent de nouveau », a-t-elle précisé. L’épreuve est rude pour la Première ministre, dont on relève le style « très direct » mais « pas assez politique », comme le relaye le journal Le Parisien. Au gouvernement, on cherche à résoudre la crise au plus vite, en affichant les avancées. « Grâce à la sortie du conflit chez Esso-ExxonMobil, grâce à l’ensemble des mesures que nous avons prises, nous connaissons aujourd’hui une amélioration sensible de la situation », plaidait vers 15h l’ancienne ministre des Transports devant l’Assemblée.