Le ministère de l’éducation nationale a publié un communiqué de presse pour rendre compte des atteintes à la laïcité dans les écoles au mois de septembre. Ce bilan jusqu’ici trimestriel, a été mensualisé à la demande du ministre de l’Éducation Nationale Pap Ndiaye. Cette décision a été prise à la suite du rapport du trimestre dernier (d’avril à juillet 2022) qui recensait 904 signalements contre 635 pour le précédent (de décembre à mars 2022).
Le bilan du mois de septembre fait état d’une augmentation des atteintes à la laïcité, qui n’ont pas diminué depuis le trimestre dernier. 313 signalements ont été faits ce mois-ci, concernant 59 260 écoles. D’après le communiqué, ces atteintes à la laïcité ont été faites en majorité par les élèves (82%) et au sein des lycées (51%), certaines ont été commises par des professeurs, dans une moindre mesure (8%). La majorité des signalements (54%) concernait le « port de tenues religieuses ». Parmi les autres types d’atteintes, plus minoritaires, on retrouve notamment la « suspicion de prosélytisme » (8%), le « refus d’activité scolaire » (13%) ou encore les « revendications communautaires » (7%). Cette augmentation intervient alors qu’un plan de formation continue des personnels de chaque école, collège ou lycée lancé à la rentrée 2021 se poursuit, afin de parer à ce type de situation.
Si les signalements ont augmenté au mois de septembre, ils ont été observés en majorité dans les lycées, ce qui n’était pas le cas au semestre dernier. Pour la période d’avril à juillet 2022, 51% des signalements concernaient des collèges, contre 30¨% pour les lycées. La tendance s’est inversée en septembre, puisque les signalements qui concernent les collèges équivalent désormais à 36%, contre 51% pour les lycées.
Dans un entretien accordé à nos confrères du Monde, Pap Ndiaye reconnaît qu’il y a « bel et bien une vague de port de tenues pouvant être considérées comme religieuses, notamment les abayas, les qamis et les bandanas. » Le ministre de l’Éducation Nationale met cette augmentation sur le compte d’un « phénomène de coordination et d’agitation d’une partie de notre jeunesse sur les réseaux sociaux ». Les jeunes qui utilisent ces plateformes seraient en proie, selon lui, aux conseils de « certains influenceurs malintentionnés » qui inciteraient les adolescents à « déjouer la loi ». Le ministre indique travailler sur ce sujet avec le ministère de l’intérieur, affirmant que la « République est plus forte que TikTok ». Pap Ndiaye a tenu à s’adresser « aux chefs d’établissement et aux professeurs » afin de réaffirmer le « soutien total de toute l’institution » envers eux.