Dans la ville de Quetta, au sud-ouest du Pakistan, un sanglant attentat-suicide a fait 3 morts et près de 30 blessés ce mercredi 30 novembre. L’explosion visait un groupe de policiers chargés de la protection d’une équipe de vaccination contre la poliomyélite. L’attentat a été revendiqué par le groupe islamique du TTP, le Tehreek-e-Taliban Pakistan, la branche pakistanaise des talibans, qui en a averti l’agence Reuters. Relayés par le magazine Challenge, un responsable des forces de l’ordre explique que « 15 policiers » ont été blessés et qu’« un policier, une femme et un enfant ont été tués. »
Lundi 28 novembre, le TTP a annoncé rompre le cessez-le-feu proclamé au mois de juin avec le gouvernement pakistanais. En cause, la mort d’un haut responsable du TTP, survenue en août dernier, selon le quotidien 20 minutes. Décrit comme le « chef principal » de la mouvance talibane au Pakistan, Abdul Wali a été tué dans l’explosion de sa voiture alors qu’il se trouvait dans l’est de l’Afghanistan. La rupture du cessez-le-feu est en fait une posture, car il n’était pas très respecté depuis son entrée en vigueur. Il vient cependant stopper les pourparlers de paix entamés en juin sous l’égide des talibans afghans. Ces derniers ne sont pourtant pas liés au TTP, quoiqu’ils soient idéologiquement proches.
Thèse du complot autour du vaccin contre la poliomyélite
Le vaccin contre la poliomyélite est l’objet d’une vaste théorie conspirationniste depuis plusieurs années. Le Figaro explique que vaccin est perçu par les militants islamistes comme une campagne de stérilisation des enfants musulmans, menée par les occidentaux. Le TTP et d’autres mouvances de l’ouest du Pakistan prennent depuis des années pour cible les équipes de vaccinations. La presse pakistanaise a d’ailleurs relevé plus de 70 assassinats de vaccinateurs depuis 2012, surtout dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du pays, ou le TTP est très impliqué.