Dans une vidéo publiée dimanche soir sur YouTube, Emmanuel Macron s’est fendu d’une série de réponses aux questions des internautes sur le thème de l’écologie. À la manière des influenceurs, le ton léger, en bras de chemise, le président de la République a annoncé sans ambages un projet de construction de RER, Réseau Express Régional, dans « les 10 plus grandes villes de France ». Une mesure destinée à « tenir notre ambition écologique », portée par une « grande ambition nationale ». Il répondait en cela à une question sur le développement du transport ferroviaire en France, pour « offrir une vraie alternative à la voiture ».
L’annonce a donc une double portée écologique et pratique, pour désencombrer les centres-villes des grandes métropoles de France. Comme le rappelle le quotidien 20 Minutes, Paris est aujourd’hui la principale ville à être desservie par des RER, dont elle en possède cinq lignes. Sur YouTube, le président se montre enthousiaste : « le RER ce n’est pas que sur Paris », explique-t-il. Pour les espaces bénéficiaires, « c’est un super objectif pour l’écologie, l’économie, la qualité de vie », plaide-t-il. Et tout ça pour des usagers qui pourront se déplacer « en décarbonant leurs trajets », complète le Youtubeur de circonstance.
Un bel objectif, sans calendrier ni financement
La nouvelle, ambitieuse, a de quoi faire réagir. D’une part parce qu’un projet similaire existe en fait déjà depuis le précédent quinquennat, avec une quinzaine de projets déjà amorcés ; d’autre part parce que ces nouveaux chantiers obligeront les métropoles et les régions à travailler ensemble. Au moment où les budgets sont difficiles à boucler, l’annonce a de quoi inquiéter les parties prenantes. Les entreprises, par exemple, craignent de devoir remettre la main à la poche pour le « versement mobilité » de leurs salariés. Même crainte chez les usagers des transports, dont le prix s’est déjà alourdi avec le coût de l’énergie.
Pour 20 Minutes, le président de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports), Bruno Gazeau, reconnaît être « très favorable » au projet, même s’il le « découvre ». Il avait lui-même fait des propositions en ce sens auparavant. « Il faudra bien augmenter le budget de SNCF Réseau. Attendons les précisions », recommande-t-il tout de même.