C’est sous la plume d’Amaury Brelet que Valeurs Actuelles a publié dans son numéro du 24 novembre 2022 un article à charge visant Étienne de Poncins, le très giscardien ambassadeur de France en Ukraine. « La responsabilité d’Étienne de Poncins dans la gestion erratique de la crise est immense », synthétise le journaliste qui a collationné des témoignages de diplomates français. On y apprend qu’il a été décoré de la médaille d’honneur des Affaires étrangères, échelon or, une décoration en principe réservée aux auteurs d’ « actes de bravoure et de dévouement », ce qui semble loin d’être le cas de cet ambassadeur. Un diplomate français confie à OMERTA que « le personnel de l’ambassade se venge », car dans le livre qu’il vient de publier, Étienne de Poncins dézingue son équipe sur le thème : « J’étais le capitaine d’un bateau ivre ».
Un autre cadre du Quay d’Orsay surenchérit, toujours pour OMERTA : « Étienne de Poncins a une réputation épouvantable, qui parachève notre marginalisation diplomatique ». Loin d’être glorieuse, l’évacuation temporaire de Kiev par notre ambassade relevait plutôt de la Retraite de Russie, comme le dit notre premier interlocuteur : « Des agents de l’ambassade sont rentrés en France par leurs propres moyens, par la route, avec l’aide de leurs collègues aux différentes étapes en Pologne et en Allemagne ». Il ajoute, goguenard : « Il a été inspecteur des Affaires étrangères pendant quatre ans avant d’être nommé en Ukraine. Il était donc chargé de faire respecter dans nos ambassades les règles dont il s’est lui-même affranchi ». Notre autre source ose la comparaison avec l’attitude bien différente du sarkozyste David Martinon, ambassadeur de France à Kaboul lors de la prise de la ville par les Talibans au mois d’août 2021 : « Les équipes de Martinon qui ont vécu l’évacuation avec lui conservent beaucoup de respect pour son attitude digne et son efficacité ».