Les élections ont été anticipées au Danemark suite à la « crise des visons ». Le gouvernement avait pris la décision illégale d’abattre le cheptel de visons du pays pour endiguer la propagation du coronavirus. Suite au scandale, le parti social libéral, dirigé par Sofie Carsten Nielsen a convoqué les élections 9 mois en avance pour s’assurer que le gouvernement bénéficie toujours de la confiance des électeurs.
Malgré la percée exceptionnelle du parti social-démocrate, la gauche enregistre un recul global, perdant six sièges par rapport aux précédentes législatives. Le parti social-libéral récolte 3,8 % des voix, contre 8,6 % en 2019, la liste de l’unité, parti Rouges-Verts, voit également son parti reculer avec 5,2 % des voix. La première ministre sortante, qui dirigeait un gouvernement minoritaire lors de son dernier mandat, a rappelé sa volonté de rassembler : « Le chaos est la dernière chose dont le Danemark a besoin ». Mette Frederiksen entend former un gouvernement majoritaire pour ce nouveau mandat.
À droite, le Parti Libéral réalise son pire score depuis 34 ans, remportant 13,3 % des voix. La formation est concurrencée par son ancien chef, Lars Lokke Rasmussen, qui a fondé le parti des Modérés en juin 2021. Une partie des électeurs a également rejoint l’Alliance libérale qui fait un score de 7,9 % des voix. Les conservateurs, quant à eux, récoltent 5,5 % des votes. Un nouveau parti lancé par l’ancienne ministre de l’immigration, Inger Stojberg effectue une percée avec 8,1 % des votes.
Le taux de participation habituellement très élevé dans le pays connaît un léger recul, 84,1 % des 4,2 millions d’électeurs sont allés aux urnes ce mardi 1er novembre. La question de l’immigration, absente de la campagne électorale, pourrait être déterminante dans les négociations avec les partis dans un champ politique où les forces politiques sont très dispersées. Le parti pourrait avoir du mal à obtenir le soutien de certains partis, comme celui des sociaux-libéraux, farouchement opposés à la politique anti-réfugiés du parti vainqueur. L’extrême droite quant à elle, malgré un score important risque d’être affaiblie lors des négociations puisqu’elle est divisée en trois partis. Les divergences concernant les questions migratoires peuvent augurer une nouvelle recomposition politique, alors que la première ministre sortante semble vouloir maintenir sa ligne anti-réfugiés, seule façon selon elle de sauver l’État Providence danois. Mette Frederiksen s’apprête à présenter sa démission à la reine Margrethe II et à commencer les consultations, en vue de la constitution du nouveau gouvernement.