Ce sont des pratiques qu’on croyait abandonnées en France qui resurgissent aujourd’hui. Depuis plusieurs mois, les Français semblent de moins en moins croire en leur justice, quitte à la remplacer parfois.
Le premier incident survient à la fin du mois d’août, lorsque qu’une femme de quatre-vingt-neuf ans est agressée très violemment par trois jeunes de cité qui voulaient lui voler son sac. La scène est filmée, et largement exploitée sur l’émission de Cyril Hanouna, TPMP, toujours à l’affût d’un buzz. Celui-ci ne manque pas d’arriver : le fils de la victime vient sur le plateau, brisé. « La justice ne fait rien », dit-il dans un sanglot. Le maire de la ville de Cannes, David Lisnard, réagit : « Si c’était ma mère…c’est peut-être moi qui serais en prison ».
L’idée, dont le maire de Cannes n’est cependant pas à l’origine, à germé dans la tête de certains. Dans celle de ce père de famille de Rhône-Alpes qui, après avoir appris que sa fille de 6 ans avait été agressée par un mineur isolé de 16 ans, l’a roué de coups. « Je ne regrette rien », a-t-il déclaré au micro de BFM-TV.
A Nantes, suite au meurtre d’une femme voilée par un franco-pakistanais, ce sont les habitants qui ont mené leur enquête pour trouver le coupable, et avec succès. Peu de temps après, celui-ci a été amené au commissariat où il a avoué son crime. Mais à Nantes, il y a aussi ces deux migrants soudanais qui ont violé une Française en pleine rue. Depuis, dans plusieurs quartiers de la ville, des rondes s’organisent la nuit, pour remplacer le travail de patrouille des forces de l’ordre. Des rondes non-violentes bien entendu, mais dissuasives. A Lyon, les mêmes rondes s’organisent face à la montée de la délinquance et de la criminalité un peu partout dans la ville. Ces « milices citoyennes », ainsi qu’elles s’appellent, sont organisées par les habitants pour prendre en charge la surveillance des rues.
L’absence de l’Etat et de son système judiciaire est ainsi l’une des critiques les plus fréquentes adressées par les victimes de l’insécurité. L’affaire Lola, du nom de cette jeune fille massacrée par une Algérienne sous le coup d’une OQTF, avait notamment pointé du doigt ce phénomène. L’Institut pour la Justice a ainsi attaqué l’Etat pour « inaction sécuritaire » cette semaine.