Provocations sud-africaines
De surcroît, la cérémonie d’ouverture de la compétition, à Alger, le vendredi 13 janvier, a tourné à la provocation pure et simple. D’une part, le petit-fils de Nelson Mandela, lors de son discours dans le stade algérois qui porte le nom de son grand-père, a remis en cause la marocanité du Sahara occidental, prenant fait et cause pour la rébellion du Polisario, armée par l’Algérie. Rien de plus logique si l’on se souvient que l’Afrique du Sud est l’un des rares soutiens africains du régime controversé et autoritaire d’Alger, aux mains du FLN depuis l’indépendance accordée par la France en 1962 à ses anciens départements d’Afrique du Nord. Le descendant de Mandela s’est également cru autorisé de réclamer l’indépendance de la Palestine, s’asseyant sur la neutralité géopolitique qui procède d’habitude à ce type d’exercice. Il faut dire qu’avec l’hostilité à la France, au Maroc et à l’identité kabyle, l’Algérie ajoute bien entendu une hostilité radicale à Israël, là où, par exemple, le Royaume du Maroc, assumant sa part d’identité historique juive, coopère avec ce dernier pays tout en défendant les droits légitimes des Palestiniens.
Slogans racistes anti-marocains
De surcroît, le public algérien a copieusement assaisonné ses slogans de propos racistes envers les Marocains. « Donnez lui des bananes, le Marocain est un animal », a scandé ainsi une partie de la foule présente dans les tribunes pour le match d’ouverture de la compétition qui a vu l’équipe d’Algérie s’imposer péniblement face à la Libye. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du football que de telles tensions apparaissent : la « Guerre de Cent heures » entre le Honduras et le Guatemala, deux États d’Amérique centrale, avait éclaté en juillet 1969 suite à un match de football catalysant l’antagonisme des deux pays. Elle s’était soldée par 3 000 morts.