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Balkans : L’armée serbe en alerte, le Kosovo ferme sa frontière

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Le Kosovo connaîtra-t-il à nouveau la guerre ? Quatorze ans après sa prise d’indépendance contestée, la région est à nouveau sujette à un regain de tensions entre la minorité serbe et le pouvoir exercé par Pristina. Particulièrement attentive au sort de sa diaspora au Kosovo, la Serbie se tient prête à intervenir militairement dans le nord de son ancienne province. Ce mercredi, le Kosovo a fermé son principal poste frontière avec la Serbie, en réponse à la mise en état d’alerte de l’armée serbe. Parmi les raisons qui cristallisent le trouble de ces dernières semaines, il y a notamment l’arrestation mi-décembre d’un ancien policier serbe qui a provoqué une vague de protestations dans sa communauté. Cette arrestation fait suite à la tentative avortée du gouvernement de Pristina d’uniformiser les plaques d’immatriculation sur son territoire. Une mesure qui a provoqué une levée de bouclier massive de la minorité serbe du nord du Kosovo. Dimanche 25 décembre, une fusillade d’origine indéterminée a éclaté sur un barrage tenu par les Serbes à Zubin Potok, au nord du Kosovo. Une patrouille de la force d’interposition de la KFOR, mandatée par l’OTAN, se trouvait à proximité. Dans un communiqué, la KFOR annonce n’avoir constaté « ni blessé ni dégât matériel » mais travaille « à établir tous les faits ».  Depuis plusieurs jours, les manifestants serbes s’opposent par des barrages aux policiers déployés par Pristina.         

Dans ce contexte, le chef des armées serbes, le général Milan Mojsilovic, a été dépêché dimanche soir par le président serbe Aleksandar Vucic à Raska, dans la ville de Raska à dix kilomètres de la frontière du Kosovo. Lundi, dans la soirée, le président ordonnait à son armée « d’être au plus haut niveau de préparation au combat, c’est-à-dire au niveau de l’utilisation de la force armée », selon le ministre serbe de la Défense.  Une vidéo très relayée montre une colonne de véhicules transportant des obusiers. La chaîne de télévision serbe N1 indique que le pays aurait déployé des obusiers automoteurs de 155 mm et un contingent de la police militaire à deux km du poste de frontière de Jarinje. « La situation là-bas est compliquée et complexe, et elle requiert dans la période à venir la présence de l’armée serbe le long de la ligne administrative », précise le général Milan Mojsilovic, selon le terme utilisé par les autorités serbes pour désigner la frontière avec le Kosovo.

Serbie-Kosovo : L’orage semble inévitable

Rien ne semble donc vouloir apaiser les tensions entre les 120 000 Serbes du Kosovo et gouvernement kosovar. L’ancienne région serbe est devenue indépendante en 2008, après une guerre meurtrière en 1998-1999. Pourtant, cette province autonome n’est reconnue ni par l’Organisation des Nations Unies, ni par l’Union Européenne et les échauffourées entre la population kosovare majoritairement albanaise et la minorité serbe défrayent régulièrement la chronique. Mais Belgrade voit d’un mauvais œil l’assise souveraine de Pristina sur l’ensemble d’un territoire qu’elle considère encore sien. La perspective d’une solution pacifique au conflit s’amenuise de jour en jour. Le reportage de Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d’Omerta, Kosovo : le dernier cri d’un condamné, met en lumière la genèse et les enjeux de cette nouvelle crise des Balkans où ni l’OTAN, ni l’Union Européenne ne semblent réussir à s’imposer comme médiateurs. 

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