Les groupes d’amitié parlementaires constituent dans chacune des deux chambres du parlement des instruments de diplomatie parlementaire. Les présidences en sont attribuées au prorata des groupes politiques. Il aura fallu attendre ce mois de décembre pour avoir à disposition la composition renouvelée de ces groupes après les dernières élections législatives. L’analyse des choix effectués par les différentes forces politiques françaises est intéressante.
Le groupe Renaissance, c’est-à-dire le parti d’Emmanuel Macron, s’est réservé les groupes liés aux grandes puissances mondiales comme les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et la Russie, les principales puissances européennes (Allemagne et Espagne) et les pays « sensibles » : Ukraine, Israël, Algérie, Liban, Hongrie. Ses alliés de la majorité présidentielle ont également obtenu des groupes d’une réelle importance diplomatique : l’Italie pour Horizons (qui regroupe les amis d’Édouard Philippe) et le Vatican pour le Modem.
Du côté de l’opposition, les Républicains ont également obtenu la présidence de groupes plutôt prestigieux en termes géopolitiques : le Japon, le Canada, l’Argentine, la Tunisie et le Pakistan. Le nouveau président des LR, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, s’est réservé la présidence du groupe d’amitié avec Monaco.
Le Rassemblement National, deuxième groupe de la nouvelle législature par la taille obtient la présidence de 23 groupes dont l’Inde attribué à Jean-Philippe Tanguy. Au niveau européen, le RN s’est réservé l’Autriche, la Pologne, la Grèce ou encore le Danemark. Il a également accepté de laisser la présidence du groupe d’amitié avec le Brésil à Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit. Le RN obtient également les présidences de groupes liés à des pays sensibles par leurs tensions intérieures : le Venezuela, l’Irak et la Lybie. Le groupe présidé par Marine Le Pen n’a pas oublié l’Afrique : Madagascar, la Centrafrique ou encore le Ghana tombent dans son escarcelle.
A gauche, LFI a ciblé l’Afrique (République Démocratique du Congo, Gabon, Burkina-Faso, Mali) mais aussi l’Amérique hispanophone (Mexique et Colombie). Les écologistes d’EELV obtiennent la Corée du Sud et le Maroc, les socialistes la Turquie et le Nigéria tandis que le PCF s’est réservé Cuba et l’Afrique du Sud.