L’actualité est toujours brûlante au Kosovo et chaque jour apporte son lot de nouvelles concernant cet État autoproclamé en 2008 et toujours pas reconnu par l’ONU, ni d’ailleurs par la Chine, la Russie, l’Espagne ou la Roumanie. La France vient pourtant de renouveler son soutien à sa candidature au sein de l’Union européenne comme à celle de l’ensemble des pays des Balkans occidentaux.
Les récentes tensions entre communautés albanaise et serbe au nord de la province ont entrainé une réaction politique de Belgrade. Le président de la Serbie, Aleksandar Vučić a en effet annoncé le 10 décembre son intention d’activer la possibilité qui lui est offerte par les accords internationaux de faire pénétrer des forces d’interposition serbes au Kosovo. Le vendredi 16 décembre, le commandant italien de la KFOR (force armée multinationale mise en œuvre par l’OTAN), le général Ristuccia, lui a indirectement répondu que les troupes placées sous son commandement étaient en mesure d’assurer l’ordre au Kosovo sans intervention serbe.
Le même jour à La Haye (Pays-Bas), le Kosovar Salih Mustafa, 50 ans, ancien commandant de l’UCK, a été condamné à 26 ans de prison pour crimes de guerre commis dans les années 1998-1999, y compris contre des membres de la communauté albanophone du Kosovo. Une décision qui a heurté la fraction de l’opinion publique albanaise du Kosovo demeurée proche de l’UCK et qui se situe dans l’opposition au Premier ministre Albin Kurti.
Enfin, le dimanche 18 décembre, une centaine de Serbes ont manifesté pacifiquement devant le poste frontière de Jarinje qui est néanmoins temporairement fermé par la KFOR et les autorités serbes. Il est situé sur la route reliant Mitrovica, la grande ville du nord du Kosovo, à la Serbie centrale.
À Mitrovica même, partagée entre les deux communautés, la situation reste tendue selon nos correspondants locaux. Des barricades sont toujours dressées en ville et sur les routes qui mènent à la Serbie centrale. Trois membres serbes de la police du Kosovo sont en effet détenus par les autorités de Priština, ce qui a envenimé la situation ces derniers jours.