Au début de la semaine, par la voix de son porte-parole, le gouvernement français affichait son optimisme quant à la possibilité d’obtenir un vote validant la réforme des retraites au sein de l’Assemblée nationale ce jeudi après-midi. Le matin même, un vote du Sénat avait acquiescé à la proposition issue de la commission mixte paritaire réunie hier par 193 voix pour et 114 contre. Six sénateurs du groupe LR ont néanmoins voté contre dont Alain Houpert (Côte-d’Or) et Sébastien Meurant (Val-d’Oise). Sept sénateurs centristes ont fait de même dont Arnaud de Belenet (Seine-et-Marne). Les proches d’Hervé Morin, président de la région Normandie se sont abstenus.
A l’Assemblée nationale, après une réunion en urgence du Conseil des ministres, Élisabeth Borne incapable de s’assurer d’une majorité de députés favorable au texte a dû se résigner à dégainer, dans un brouhaha d’où émergeait une Marseillaise, l’article 49.3, équivalent à un passage en force.
Motions de censures lundi
Animateurs du groupe centriste LIOT, Charles de Courson (démocrate-chrétien) et Bertrand Pancher (radical-socialiste) ont annoncé le probable dépôt d’une motion de censure capable de rassembler les votes de la NUPES, du RN, des minoritaires LR et de leurs propre groupe en vue de renverser le gouvernement. Elle sera examiné lundi, comme celle que compte déposer le Rassemblement national de Marine Le Pen. Cette annonce d’une motion centriste fragilise encore plus la situation de la Première ministre Élisabeth Borne qui pourrait être acculée à la démission quelque soit l’issue des votes de lundi.
Aussitôt après l’annonce du renoncement à procéder au vote des députés par le gouvernement, des milliers de personnes ont convergé vers la place de la Concorde pour manifester leur hostilité. BFMTV a évoqué plus de 6 000 personnes. Des feux sporadiques ont été allumés par les contestataires face au pont de la Concorde gardé par les forces de l’ordre. Des incidents ont éclaté.