Conformément à la constitution, Vladimir Poutine s’est adressé ce matin depuis Moscou à la nation russe aux deux chambres du Parlement (ou Assemblée fédérale) de son pays, composé de la Douma et du Conseil de la Fédération, auxquels s’étaient adjoints des militaires, des chefs d’entreprises et des dignitaires des religions, à commencer par l’Église orthodoxe russe. L’an dernier, il s’était dispensé de cet exercice officiel.
Dès le début, ce discours qui a duré plus d’une heure, a pris des accents très anti-occidentaux, ciblant particulièrement les États-Unis. Selon lui, ce sont les Occidentaux qui ont déclenché la guerre et les Russes ne seraient que dans une posture défensive en attaquant l’Ukraine. Selon Vladimir Poutine : « La Russie est intervenue pour défendre les habitants de nos régions historiques, pour assurer la sécurité de notre pays, pour éliminer une menace qui provenait du régime néonazi en Ukraine, arrivé au pouvoir suite au coup d’État de 2014. » Sans surprise, Vladimir Poutine a aussi pointé du doigt la continuité des références symboliques entre l’armée ukrainienne et l’armée allemande de la Seconde Guerre mondiale.
Un fond national pour les combattants
Le Président russe a ensuite emprunté le chemin d’un discours radicalement hostile à ce qu’il estime être la décadence occidentale, s’en prenant à la pédophilie, au mariage homosexuel, à la théorie du genre et au progressisme chrétien. Il a opposé à ces nouvelles mœurs occidentales le patriotisme d’un peuple russe « pluriethnique et multinationale ».
Vladimir Poutine a remercié les unités de l’armée, les familles des soldats, et tous ceux qui participent à l’effort de guerre russe, avant d’annoncer sa volonté de développer les quatre nouvelles régions rattachées à la Fédération de Russie. Il a annoncé la création d’un fond national pour aider les familles des soldats russes tués ou blessés. Sur un plan militaire, il a appelé à un développement massif des équipements via l’industrie d’armement russe. Au plan économique, il a enfin annoncé sa volonté de développer un mode de règlement international étranger au dollar.