Nicola Sturgeon (Scottish National Party), 52 ans, a annoncé sa démission le 15 février depuis Édimbourg. C’est notamment la conséquence d’une levée de boucliers suite au vote à son initiative d’une loi régionale facilitant la transition de genre dès 16 ans et sans avis médical. Une loi adoptée au mois de décembre dernier au parlement écossais, mais qui a subi les foudres d’un veto londonien dégainé par le premier ministre du Royaume-Uni, le conservateur Rishi Sunak. Une première depuis la recréation du Parlement d’Édimbourg en 1999.
La loi intitulée « Gender Recognition Reform Bill » a mobilisé contre elle de nombreuses associations et personnalités féministes du Royaume-Uni, dont la romancière J.K. Rowling, féministe et célèbre créatrice du personnage d’Harry Potter, et régulièrement visée par les activistes trans pour ses propos jugés « transphobes ».
Progressiste et européiste
Une méfiance envers les revendications transgenres amplifiée par l’affaire « Isla Bryson », nouveau nom d’un homme condamné pour viols sur deux femmes ayant invoqué une transition vers l’autre sexe afin d’être incarcéré dans une prison pour femme. Nicola Sturgeon avait dû refuser cette demande au mois de janvier dernier pour stopper une polémique grandissante. Cela n’aura pas suffit à calmer la vague d’indignation qui a parcourue le Royaume-Uni et conduit Mme Sturgeon à déclarer vouloir désormais privilégier sa vie privée.
La démission de Nicola Sturgeon clôt une séquence politique ouverte avec l’échec du référendum de 2014 sur l’indépendance de l’Écosse (55 % pour le « Non »). Son parti, le SNP, demeure néanmoins le premier mouvement politique écossais mais se voit – comme les indépendantistes catalans en Espagne – refuser l’octroi d’un nouveau référendum par les autorités de Londres.
Classé à gauche, le SNP était hostile au Brexit et demeure partisan d’un retour de l’Écosse au sein de l’Union européenne. Il reste désormais au SNP à désigner un nouveau Premier ministre écossais capable de renouer le dialogue avec Londres.