« En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente. » C’est ainsi que commence la « première photographie » de l’insécurité et de la délinquance, publiée le 31 janvier par le ministère de l’Intérieur, à la tête duquel on retrouve Gérald Darmanin.
Déplacement après déplacement, celui-ci n’avait pourtant cessé, sur toute l’année, de se « rendre sur place » et de prendre des « mesures concrètes » pour lutter contre ces phénomènes. Après les évènements du Stade de France (par la faute des « supporters anglais »), ce sont les rodéos urbains qui ont gangréné son été. Après l’affaire Lola en octobre, il s’était attaqué aux OQTF : toujours avec un train de retard, il s’efforce néanmoins de maintenir, évènement après évènement, la même affirmation : « Il n’y a aucun lien entre délinquance et immigration. »
« Sentiment d’insécurité » et insécurité augmentent
Le « sentiment d’insécurité », c’est l’argument souvent brandi par le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, lorsque le sujet de la criminalité arrive sur le plateau de télévision. De même, il existerait un « sentiment d’impunité ».
D’ailleurs, ce sentiment d’insécurité existe bel et bien : 23% des Parisiens ont peur d’être seul le soir dehors, 31% trouvent angoissant de prendre le métro, principalement la ligne 13 qui va jusqu’à… Saint-Denis. Ce sentiment augmente d’ailleurs chaque année, tout comme l’importance de la lutte contre la délinquance. Selon un sondage de l’Ifop publié l’été dernier, 75% des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron en la matière « mauvais », 69% d’entre eux pensant que la délinquance a « augmenté ».
Passons sur l’effectivité du sentiment, et voyons alors son fondement.
Sur l’année 2022, selon le ministère de l’Intérieur, le nombre de coups et blessures volontaires a augmenté de 15%, de violences intrafamiliales de 17%, d’homicides de 8%,de violences sexuelles de 11%, d’escroquerie de 8%, de cambriolages de 11%, de vols de véhicules de 9%, de vols avec armes de 2%, et cætera. Le sentiment serait-il basé sur une réalité ? À cette question, on peut parfaitement répondre à l’affirmative.
Emmanuel Macron, champion de l’insécurité
De même, si l’on observe ces statistiques sur le long-terme, on observe, toujours dans le rapport, que l’insécurité a commencé sa hausse exceptionnelle à partir du mandat d’Emmanuel Macron. La période 2008-2017 avait vu les coups et blessures passer de 50 000 occurrences par trimestre à 60 000. La période 2017-2022 verra une hausse de 50%, freinée par le Covid-19 et les confinements : le seuil des 90 000 a été franchi dans le courant de l’année dernière.
Il en est d’ailleurs de même pour les violences sexuelles. D’un peu moins de 7 000 en 2012 à un peu plus de 10 000 en 2017, le mandat d’Emmanuel Macron les verra cette fois-ci doubler carrément : plus de 21 000 par trimestre en 2022. Si les vols violents reculent légèrement, ils sont largement compensés par le trafic de stupéfiants, les homicides ou les escroqueries.
En somme, le premier quinquennat d’Emmanuel Macron n’aura pas seulement vu se poursuivre les hausses : il les aura vues s’accentuer, voire parfois doubler. Alors que sera bientôt présentée la prochaine loi sur l’immigration, on peut d’ailleurs douter de la possibilité d’une quelconque amélioration dans les années à venir. Si toutefois, on considère qu’il y a un lien entre délinquance et immigration.