Une agression d’une rare violence, pour ce qui ressemble à une simple rapine. Elle a eu lieu ce lundi à Bordeaux en fin d’après-midi, en plein cœur de la ville, où une femme de 73 ans a été violentée devant son domicile avec sa petite-fille de moins de 15 ans par un homme finalement identifié comme étant de nationalité française. Né en 1993 dans la « belle endormie », la douceur du foyer bordelais n’aura pas arrêté le geste de Brahima, filmé par une caméra de surveillance qui n’en laisse échapper aucun détail.
« Les services de police le connaissent par cœur »
Plus de vingt mentions de Brahima B. figurent déjà sur le Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ), ce fichier de police qui recense les personnes mises en cause dans des affaires pénales, dont quinze condamnations incluant refus d’obtempérer, vol et recel, port d’armes, drogues… Sans domicile fixe, il assure être en rupture de traitement pour des troubles psychiques.
« Les services de police le connaissent par cœur, ils le voient toutes les semaines rôder dans le centre-ville de Bordeaux », affirme par ailleurs Xavier Bounine, le secrétaire de zone du syndicat Alliance Police Aquitaine sur la chaîne CNEWS.
Une vidéo comme on aimerait ne plus en voir
Sur la vidéo, l’homme s’approche d’abord prudemment de la porte entrouverte où attendent la dame et sa petite fille, qui reculent dans l’immeuble alors qu’il se rapproche, semblant interpeller cette dernière. On le voit alors planter son pied dans la porte qui se referme et tirer les deux victimes, projetées au sol plusieurs mètres en arrière. Bougeant à peine, la dame tente de retenir sa petite fille qui est de nouveau entraînée avec une force inouïe, et le cœur fait un deuxième bond, alors que l’on pense assister à un enlèvement. Finalement l’agresseur s’enfuit, laissant la femme âgée avec la tête ensanglantée. Elle a été hospitalisée, mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Grâce à l’exploitation de la vidéo et aux déclarations d’un témoin, le suspect a été rapidement interpellé et placé en garde à vue. Les réactions d’émoi et d’effroi ne se sont pas fait attendre, notamment celle du préfet du département de la Gironde et celle de l’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), qui appelle à la « plus grande sévérité dans la réponse pénale ». Pendant ce temps, l’actuel maire de la ville condamne « toute récupération politique locale et nationale ». Pourtant même le porte parole du gouvernement Olivier Véran voit dans l’événement la « violence gratuite » qui « illustre le besoin de sécurité pour les Français », ajoutant que le gouvernement a augmenté « plus que jamais le budget de la justice ». Pas de quoi y voir une simple compensation de l’inflation.