Quel sera l’impact régional et mondial de la nouvelle confrontation entre Israël et le Hamas à Gaza, suite aux opérations terroristes de l’organisation palestinienne ? C’est la question que se posent en ce moment les chancelleries et les gouvernements de la quasi-totalité de la planète. Trois attitudes prévalent en attendant : le soutien du monde occidental à Israël, la neutralité plus ou moins bienveillante vis-à-vis des deux camps ou le soutien au Hamas.
Au sein du camp occidental, on trouve évidemment l’Union européenne, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud mais aussi l’Inde, l’Ukraine, le Kenya ou l’Azerbaïdjan. Les soutiens au Hamas se sont faits rares : l’Iran, la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, le Koweït, la Qatar, le Yémen, le Soudan, l’Algérie, la Tunisie et le Nicaragua. C’est vers l’Iran, l’Algérie et le Qatar, trois puissances régionales de premier plan, que tous les regards sont évidemment tournés, bien que leur choix de condamner Israël soit en accord avec leur positionnement de longue date.
La contagion n’est pas inéluctable
Les Israéliens sont particulièrement inquiets d’une contagion possible du conflit au sud du Liban, sous contrôle du Hezbollah pro-iranien qui pourrait être tenté de prendre pour cible dans les heures qui viennent les villes et colonies du nord d’Israël. Le même Hezbollah a déjà frappé le sol israélien sans pour autant déclencher une opération militaire d’envergure.
Au sein des nombreux pays qui appellent à la désescalade, les objectifs ne sont pas les mêmes. Si le Maroc veut à la fois ménager sa récente alliance avec Israël et son traditionnel soutien à la Palestine, les Russes, qui appellent à « un cessez-le feu immédiat », n’ont aucun désir de faire front commun avec les États-Unis et l’Ukraine. La Turquie, membre de l’OTAN, la Chine, qui se dit « profondément préoccupée » ou le Brésil, qui a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, sont surtout attentistes.
En agressant l’État d’Israël aussi violemment qu’il l’a fait hier, le Hamas profite d’une situation internationale tendue pour forcer chacun à se positionner : au bourbier ukrainien s’est récemment ajouté l’offensive couronnée de succès de l’Azerbaïdjan (allié d’Israël) contre l’Arménie. Comme l’écrit Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d’OMERTA, dans Le Journal du dimanche : « Rien n’indique que le Hamas parviendra à provoquer la contagion et à rallier le monde arabe et les Brics (1) à sa cause. » En effet, initiés en 2020 par Donald Trump, les « accords d’Abraham » ont ces dernières années rapproché Israël de pays musulmans comme les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan, le Maroc voire l’Arabie saoudite. Il reste que cette nouvelle crise internationale majeure qui se dessine est à même de créer bien des remous internationaux dans les jours et les semaines qui viennent.