Non, Varsovie, principal soutien militaire européen de Kiev, n’est pas en train de lâcher l’Ukraine. C’est en substance le message rassurant qu’a transmis Andrzej Duda, président polonais.
Mateusz Morawiecki, son Premier ministre, avait suscité l’inquiétude mercredi 20 septembre en annonçant que la Pologne ne fournirait « plus aucun armement à l’Ukraine », suscitant aussitôt la crainte d’un revirement de la politique de soutien de la Pologne à l’Ukraine dans son conflit avec la Russie. Andrzej Duda a donc précisé que la Pologne ne transférait pas à l’Ukraine le nouvel armement qu’elle était en train d’acquérir pour moderniser ses forces armées. De quoi apaiser les craintes que Varsovie ne lâche Kiev en rase campagne.
Ces déclarations contradictoires reflètent les tensions de plus en plus vives entre la Pologne et l’Ukraine. L’une des principales causes de ces tensions réside dans des différends commerciaux concernant l’importation de céréales ukrainiennes par la Pologne. En mai, l’UE avait décidé de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, une décision qui a immédiatement suscité la colère de la Pologne. En réponse à cette décision de l’UE, la Pologne a imposé des embargos unilatéraux sur les produits ukrainiens, jetant ainsi de l’huile sur le feu. L’Ukraine a riposté en annonçant qu’elle porterait plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Confusion et tensions « regrettables »
La France a exprimé sa préoccupation face à ce qui ressemblait de plus en plus à une brouille entre la Pologne et l’Ukraine. Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, a qualifié ces tensions de « regrettables ». Elle a souligné que ces frictions semblaient être influencées par des considérations de politique intérieure. Colonna a également affirmé que la décision de l’UE de lever l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes n’aurait d’impact négatif ni sur la concurrence ni sur les marchés de céréales. L’appel à la retenue de la France reflète les préoccupations partagées au sein de l’UE quant à l’escalade des tensions dans la région et à ses répercussions potentielles sur la stabilité régionale.