Le 30 août, le gouvernement a annoncé lancer une enquête flash sur la gestion des mineurs isolés par les départements. Une mission ayant pour objectif « d’objectiver » leur situation. En effet, responsables de la gestion des mineurs isolés, certains départements se disent « dépassés », à l’image des Alpes-Maritimes. Un territoire en première ligne sur le front migratoire, dont le président, Charles Ange Ginesy, a écrit à Élisabeth Borne et Emmanuel Macron. Il déplore une « situation migratoire explosive ».
Un territoire d’arrivée prisé pour les migrants, du fait de la frontière commune du département avec l’Italie.
En Méditerranée centrale (zone regroupant le sud de la France et une majeure partie de l’Italie), le flux migratoire a bondi de 115 %, soit 90 000 migrants environ, entre janvier et juillet 2023, selon des chiffres publiés par Frontex, l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes.
Du côté de Charles-Ange Ginesy, on insiste sur les statistiques. Selon ses dires, 4 333 mineurs isolés (ou « mineurs étrangers non accompagnés », MNA, dans le jargon administratif) ont déjà été accueillis depuis le début de l’année. Un chiffre flirtant avec le total des MNA accueillis l’an dernier.
Mineurs isolés, des « efforts financiers colossaux »
Le département avait alors reçu 4 908 migrants isolés sur son territoire, ce qui représente 33 % du total des arrivées en France. Selon les chiffres du ministère de la Justice, ce ne sont pas moins de 15 000 MNA qui sont arrivés en France en 2022.. Sur CNews, la secrétaire d’État chargée de l’enfance, Charlotte Caubel, expliquait quant à elle que ce nombre était « deux fois plus élevé » qu’en 2021.
Pour faire face à cette vague de mineurs isolés, le département des Alpes-Maritimes a mis la main à la poche. C’est en tout cas ce que dit Charles-Ange Ginesy dans sa lettre : « Les services de l’État sont dépassés à la frontière et les services du département ne peuvent aujourd’hui faire plus, après avoir consacré des moyens humains et financiers colossaux. »
Si on en croit un rapport sénatorial de septembre 2021, les prises en charge par l’aide sociale à l’enfance sont coûteuses. Celles-ci seraient estimées à 1,1 milliard d’euros par an. Un résultat obtenu à partir de chiffres fournis par la Direction générale de la cohésion sociale.
Une question migratoire d’ampleur qui sera au cœur des débats à l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines avec la Loi immigration.