C’est au lendemain de la chute de Saïgon et de la fin de l’indépendance du Sud Viêt Nam que Tai-Luc, de père vietnamien et de mère française impulse la création au lycée Hoche de Versailles du groupe de rock alternatif La Souris déglinguée. Le premier 45 tours sort en 1979 sous le titre Haine, Haine, Haine, la même année qu’est organisé le premier concert officiel de LSD à Sarcelles. Sans pour autant devenir un groupe médiatique de premier plan, La Souris déglinguée obtient un réel succès d’estime et s’impose comme l’une des formations phares du rock indépendant qui fleurit alors dans les banlieues de la région parisienne. La consécration survient en 1984 avec une invitation à jouer au Zénith de Paris. Attirant un public aux opinions politiques très variées, les concerts de La Souris déglinguée se déroulent en général dans une ambiance très bon enfant, même si quelques bagarres éclateront ici où là, causé par des spectateurs un peu trop exaltés.
Concerts mythiques
La Souris déglinguée avait su séduire de nouvelles générations et quelques concerts mythiques furent encore organisé cas dernières années comme ceux de 2015 à l’Olympia de Paris puis dans les arènes de Fréjus. Cette dernière prestation avait valu quelques déprogrammations du groupe, en raison de l’orientation politique de la ville dirigée par un maire FN.
Tai-Luc était devenue une figure des bouquinistes parisiens, ouvrant ses boîtes non loin de l’Hôtel de Ville de Paris. Il était très affecté ces derniers mois par le projet de déménagement temporaire de l’ensemble des échoppes de sa corporation pour faire place nette à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Dans la soirée 17 novembre, il avait tenu à assister au test de démontage des boîtes organisé par la Mairie de Paris. L’angoisse partagée par l’ensemble de la profession n’est probablement pas étrangère à sa mort subite ce dimanche 3 décembre.