Grand adversaire de la Russie, les Etats-Unis se sont positionnés dès l’invasion du 24 février 2022 du côté ukrainien. Plusieurs plans d’aides financières et militaires considérables ont été accordées depuis le début de la guerre, comme la livraison de 31 chars Abrams en janvier 2023 et de bombes à fragmentation en juillet dernier. Mais ce lundi 4 décembre, dans un courrier adressé à Mike Johnson, patron de la Chambre des représentants, la directrice du budget de la Maison Blanche, Shalanda Young, affirme que si le Congrès ne vote pas le budget américain d’ici la fin de l’année, les États-Unis seront « à court de ressources ». Même Lindsey Graham, qui disait devoir « mener une guerre jusqu’au dernier Ukrainien », a annoncé ce lundi sur CNN qu’il n’enverra pas davantage d’aide à l’Ukraine « tant que nous nous aiderons pas nous-même ». Cela empêcherait le gouvernement américain de pouvoir livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine, et de fournir du matériel venant des stocks militaires américains. Mike Johnson a renvoyé sèchement la balle sur le réseau social X : « L’administration Biden est incapable de répondre aux inquiétudes légitimes (des conservateurs) de mon groupe parlementaire sur l’absence de stratégie claire pour l’Ukraine, sur une issue au conflit, ou sur la manière de superviser l’emploi de l’argent des contribuables américains ». La vice Première ministre ukrainienne en charge de l’intégration européenne, Olga Stefanishyna, a réagi ce matin à cette actualité : « Bien entendu, chaque signal comme celui-ci nous inquiète », déclare-t-elle avant d’ajouter : « Nous nous battons pour notre survie ».
« Ce chiffre traduit l’effort de la France »
La France, quant à elle, continue de financer l’Ukraine sur le plan humanitaire, militaire et sécuritaire. La vice-Première ministre estime que « le processus de l’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne est un signal fort envoyé par l’Union européenne », elle ne s’inquiète donc pas d’un éloignement des pays occidentaux quant au sort de son pays. Selon un rapport parlementaire présenté, mercredi 8 novembre, devant la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, le coût du soutien militaire apporté par la France à l’Ukraine atteint 3,2 milliards d’euros. Depuis l’entrée des troupes russes sur le sol ukrainien en février 2022, la France a cédé une quantité importante de matériels militaires aux forces de Kiev : une quarantaine de canons, plusieurs dizaines de véhicules blindés, une centaine de missiles, deux lance-roquettes unitaires, deux batteries antiaériennes, des gilets pare-balles, des lunettes de vision nocturne ou encore des casques. Un choix qui coûte cher, mais assumé par les parlementaires, pour qui « ce chiffre traduit l’effort de la France, en valorisant ce que coûte aujourd’hui le remplacement des matériels cédés ». La guerre, qui perdure depuis presque deux ans maintenant, va-t-elle, après les Etats-Unis, épuiser également le budget français ?