De par la Constitution de la Ve République, la détermination de la politique étrangère de la France est déterminée par le Président de la République. C’est à ce titre qu’Emmanuel Macron a adressé le 30 juillet une lettre au roi du Maroc, Mohammed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de son règne. Dans celle-ci, il reconnait notamment les droits souverains de ce pays sur l’ancien protectorat espagnol du Sahara occidental qui subsista jusqu’en 1975. La France réitère ainsi de façon claire son approbation du plan d’autonomie de cette région présenté dès 2007 à l’ONU par le Maroc.
Cette nouvelle position française, qui rejoint celle des États-Unis et de l’Espagne, a entrainé le rappel de son ambassadeur à Paris par l’Algérie, hostile à cette solution et soutien de toujours au gouvernement séparatiste du Polisario qu’elle abrite sur son sol dans les camps de réfugiés de Tindouf. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, celui-ci n’a pourtant cessé de donner des gages de bonne volonté à l’Algérie. Mais le jeu trouble de cette dernière au Sahel a fortement irrité la France.
Le silence de Jean-Luc Mélenchon
La position d’Emmanuel Macron a été saluée par la droite, de Marine Le Pen a Rachida Dati en passant par le président du Sénat, Gérard Larcher et Éric Ciotti. Cela n’a pas été le cas à gauche. Si Jean-Luc Mélenchon ayant préféré se taire, notamment car il né au Maroc, ses lieutenants au sein de LFI ont réagi à l’identique en adoptant une attitude pour une fois très prudente à l’exception notable de Sophia Chikirou, elle-même d’origine algérienne. Ce n’a pas été le cas des autres composantes du NFP, des communistes aux socialistes en passant par les écologistes. Ces partis ont en effet réagi très négativement à la lettre du Président de la République. Rien de surprenant chez les communistes, depuis toujours très favorables aux thèses du Polisario, mais la position des socialistes interroge beaucoup, puisque le PSE au pouvoir en Espagne est de son côté favorable à la position marocaine. Quant à Karim Ben Cheikh, députés des Français établis au Maghreb et membre de Générations, scission de gauche du PS, il a salué positivement la décision d’Emmanuel Macron.