Adoubé comme possible vice-président des États-Unis par Donald Trump à l’occasion de la convention républicaine Milwaukee au lendemain de l’attentat qui a bien failli coûter la vie à ce dernier, James David Vance est né le 2 août 1984 à Middletown (Ohio). Ses parents ayant divorcés alors qu’il était encore enfant, il grandit au sein d’une famille recomposée puis sert comme correspondant de guerre en Irak au sein du Corps des Marines. Il intègre ensuite le système universitaire américain dont il sort comme Juris Doctor de l’Université de Yale en 2013.
Hillbilly Élégie paraît en 2016 aux États-Unis et l’année suivante en France. Il est qualifié de « livre politique de l’année » par le Sunday Times. Le terme « hillbilly » est un stéréotype américain utilisé pour caricaturer les habitants de la région des Appalaches, région dont sont originaires les grands-parents de J.D. Vance. Ils sont considérés comme attachés à leur famille, incultes et volontiers ivrognes. C’est la destinée de cette famille ayant immigré à Middletown, ville de 50 000 habitants située dans l’Ohio que raconte J.D. Vance. Une ville moyenne qui a connu un âge d’or industriel dans les années 1980 avant de connaître un sévère déclin à compter de la crise économique et financière mondiale qui a frappé les États-Unis à compter de 2007-2008.
Un choix tactique habile pour parvenir à la victoire à l’automne prochain
En 2016, J.D. Vance a voté pour Hillary Clinton face à Donald Trump. Il confessera à cet égard s’être fait intoxiqué par la presse. En 2019, il se convertit de l’évangélisme protestant au catholicisme après avoir lu l’œuvre de saint Augustin. En novembre 2022, grâce à l’appui de Donald Trump, J.D. Vance est élu sénateur républicain de l’Ohio. C’est le réel début de sa foudroyante carrière politique qui le propulse aujourd’hui sous les feux de la rampe. Il faut dire que l’Ohio est un des États-clefs (« swing states ») pour Trump s’il veut prendre sa revanche sur Joe Biden. Avec J.D. Vance, le candidat républicain compte bien parler à la classe ouvrière américaine mais aussi à l’électorat catholique qui progresse dans le pays.
Le positionnement géopolitique de Vance est compatible avec celui de Donald Trump : tentation du désengagement américain en Ukraine, sachant bien que l’Union européenne restera sous dépendance des États-Unis et de son complexe militaro-industriel, soutien inconditionnel à Israël et bras de fer avec la Chine.
Face à un camp démocrate plus que jamais saisi par le doute le ticket Trump-Vance permet au Parti républicain d’être d’ores et déjà en ordre de bataille pour les échéances de l’automne. Mais rien n’est encore joué car la vie politique américaine est faite de rebondissements permanents. Le weekend dernier l’a encore prouvé.