Fondé en 1979 par Thierry de Montbrial qui le dirige depuis lors, l’IFRI est depuis l’origine considéré comme l’un des think tank géopolitique de référence en France. Il recevait le 26 juin au Cercle de l’Union interalliée, situé à quelques dizaines de mètres seulement du palais de l’Élysée, l’ambassadeure du Maroc en France, Samira Sitail. Cette diplomate est notamment chargée par le roi Mohammed VI de relancer le partenariat stratégique entre les deux pays afin de dépasser les interrogations ayant prospéré ces dernières années, notamment du fait du manque de lisibilité de la politique étrangère française vis-à-vis des pays du Maghreb.
A la table d’honneur avaient notamment pris place l’ancien secrétaire d’État Pierre Lellouche, l’ancien secrétaire général du quai d’Orsay, Maurice Gourdault-Montagne et le président du cercle, Denis de Kergorlay.
Présidée par Thierry de Montbrial, cette rencontre avec des décideurs politiques et économiques français a été l’occasion pour la nouvelle représentante en chef du maroc en France de réaffirmer la nature « précieuse et irremplaçable » de la relation entre les deux États. Une coopération scientifique, économique et sécuritaire étroite existe déjà, nourrie par l’histoire. Le Royaume chérifien souhaite la renforcer dans les mois et les années à venir.
La France suivra-t-elle les États-Unis sur la question du Sahara ?
Thierry de Montbrial, par ailleurs membre de l’Institut, a exprimé le souhait que la France se décide enfin à trancher définitivement dans le conflit qui oppose l’Algérie au Maroc quant à la souveraineté historique de ce dernier sur le Sahara occidental, comme ce fut le cas pour les États-Unis sous la présidence de Donald Trump, sans que cela soit depuis remis en cause par l’administration de Joe Biden.
Une opinion partagée par un ancien ministre présent, qui souhaite pour sa part voir la France reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur le Sahara s’accordant avec des engagements marocains : agir en Afrique subsaharienne de concert avec la France pour stabiliser la zone sahélienne, mieux contrôler l’immigration en provenance de son territoire national et lutter contre le trafic de drogue, sachant que comme l’a précisé l’ambassadeure, le Maroc aurait déjà réduit de 60 % les cultures de cannabis sur son sol en deux décennies.