Accueillant cette année cinq nouveaux membres – l’Arabie saoudite, l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Éthiopie – le groupe BRICS représente désormais près de la moitié de la population mondiale et un tiers du PIB global. L’intégration de ces nouveaux États vise à envoyer un message clair sur la volonté des BRICS de s’imposer comme une alternative aux institutions dominées par l’Occident. Lors du sommet, les dirigeants ont réaffirmé leur ambition de réformer l’ordre économique international, évoquant la création d’un système de paiement alternatif à SWIFT pour contourner les sanctions occidentales et soutenir une économie multipolaire.
Le président russe Vladimir Poutine a profité de la tribune pour réaffirmer sa vision d’un « monde multipolaire« , opposé à la domination occidentale.
Un dialogue sur l’Ukraine relancé
La rencontre entre Vladimir Poutine et António Guterres a marqué la première visite du secrétaire général de l’ONU en Russie depuis le début du conflit ukrainien en 2022. Lors de cet échange diplomatique, António Guterres a rappelé les principes de la Charte des Nations Unies, dénonçant toute forme d’annexion territoriale et insistant sur la nécessité de restaurer la paix. « L’annexion de territoires n’a pas sa place dans le monde moderne« , a-t-il déclaré, soulignant le besoin de trouver une issue pacifique et négociée au conflit. Il s’est par ailleurs montré ouvert à un rôle de médiateur si les conditions le permettent. Le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine voyait d’un bon œil les offres de médiation de certains partenaires internationaux, tout en affirmant que les BRICS pourraient jouer un rôle stabilisateur dans les crises mondiales, y compris le conflit en Ukraine. Antonio Guterres et Vladimir Poutine ont évoqué la situation au Proche-Orient en précisant : « l’absolue nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, ainsi que le besoin d’éviter une nouvelle escalade régionale« , précise le communiqué.
Cependant, les positions divergentes au sein des BRICS compliquent l’éventualité d’un consensus. Alors que Lula, le président brésilien, a averti du potentiel de ce conflit à devenir global, des membres comme la Chine et l’Inde se sont abstenus de condamner l’annexion des territoires ukrainiens. Le président chinois Xi Jinping a souligné l’importance de réduire les tensions internationales, tout en appelant à la fin du conflit en Ukraine.
Alors que le sommet prend fin, le bloc des BRICS, désormais élargi, veut s’affirmer comme une force montante dans la redéfinition de l’ordre mondial, avec en toile de fond, l’éventualité d’un renouveau des discussions sur le conflit ukrainien.