Spécialisé dans la géologie appliquée, Claude Allègre soutient un doctorat en sciences physiques en 1967. Il est nommé professeur titulaire en 1970 à l’université Paris VII, prenant la direction du prestigieux Institut de physique du globe de Paris. Une violente polémique l’oppose au vulcanologue Haroun Tazieff lors du réveil du volcan la Soufrière en Guadeloupe en 1976. Contrairement aux craintes de Claude Allègre, il n’entrera pas en éruption. En 1986, Claude Allègre obtient le prix Crafoord et en 1994, la médaille d’or du CNRS.
Membre du Parti socialiste depuis 1973, il est l’initiateur du plan « Université 2000 » en tant que conseiller de Lionel Jospin, alors ministre de l’Éducation nationale entre 1988 et 1992. Après le retour au pouvoir des socialistes français en 1997, il est nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Recherche dans le gouvernement de Lionel Jospin et annonce vouloir « dégraisser le mammouth ». A l’automne 1998, les lycéens descendent dans la rue contre sa volonté de réforme. Également en conflit avec les enseignants, Claude Allègre doit démissionner de ses fonctions ministérielles en mars 2000, sacrifié par ses amis politiques.
Pour Fillon, il était un esprit brillant
En 2008, Claude Allègre annonce quitter le Parti socialiste. Il se rapproche alors sensiblement de Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, pour qui il appellera même à voter en 2012. Ce, somme toute relatif, coup de barre à droite explique probablement en partie la réaction de l’ancien Premier ministre François Fillon à l’annonce de la mort du scientifique : « Avec la disparition de Claude Allègre la France perd un de ses esprits les plus brillants et une voix indépendante tellement rare aujourd’hui dans notre société corsetée dans un politiquement correct qui fissure notre démocratie. »
Pour Anne Coffinier-Barry, ancienne élève de l’ENA et présidente de la dynamique association « Créer son école » : « Il a fait scandale en voulant « dégraisser le mammouth » en 1997. Marque de mépris pour les enseignants ? Non, plutôt l’affirmation de l’urgence de moderniser l’Éducation nationale. Toujours aussi actuel hélas ! » Pour autant, malgré ces jugements positifs de la droite de conviction sur sa vision de l’enseignement, Claude Allègre sera vertement critiqué à la fin de sa vie par certains scientifiques pour avoir défendu des propos jugés climatosceptiques par la doxa ambiante.
