Petit pays d’Europe centrale de 5,5 millions d’habitants, voisin de l’Autriche et de la Hongrie, la Slovaquie est la proie de fortes tensions entre le camp pro-occidental et les partisans d’un dialogue avec la Russie, actuellement au pouvoir à Bratislava.
Echanges musclés avec Zelensky
A Noël dernier, le Premier ministre de gauche conservatrice Robert Fico, en poste depuis octobre 2023, s’est rendu à Moscou afin d’y rencontrer le président russe Vladimir Poutine. Il s’est ensuite disputé avec le président ukrainien Zelensky sur le réseau social X, principalement au sujet du refus de l’Ukraine de laisser transiter sur son territoire le gaz russe. Zelensky a finalement reçu vendredi 17 janvier le chef de l’opposition slovaque Michal Simecka.
En représailles vis-à-vis de l’Ukraine, le gouvernement slovaque a décrété envisager la fin des exportations d’électricité envers son voisin en guerre contre la Russie, qui en a bien besoin pour survivre au plan énergétique. Robert Fico a également annoncé un veto de son pays à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’OTAN. Même si ce ne sont que des menaces, tant sur l’énergie que sur la diplomatie, cela a fait encore monter la pression entre les deux pays.
La tension monte à Bratislava
La Slovaquie voit surtout s’ouvrir un débat national sur l’appartenance du pays à l’union européenne et à l’OTAN qui risquerait de s’effondrer bientôt comme le Pacte de Varsovie en 1991, du moins si l’on en croit la rhétorique du camp favorable à Robert Fico.
Depuis le weekend dernier, voilà que surgissent des accusations d’ingérences étrangères menées par le camp occidental en Slovaquie pour mener à bien un nouveau Maïdan (du nom de la place où se regroupaient les pro-occidentaux à Kiev en 2014) et renverser le gouvernement avec le soutien des États-Unis, selon ce dernier.
L’opposition a déposé une motion de censure puis l’a retirée devant les accusations du Premier ministre sur les risques de déstabilisation du pays. Mais elle appelle à des manifestations vendredi soir dans les principales villes du pays, dont Bratislava, la capitale située non loin de Vienne. La crise politique interne est donc palpable en Slovaquie et un observateur français nous confie s’attendre à des mesures de sécurité renforcée par le gouvernement dans les heures ou les jours à venir.