Le 19 février 2025, une avancée scientifique majeure a été dévoilée en Chine : des chercheurs ont mis au point une méthode capable de produire de l’acier en seulement six secondes, sans recourir au charbon. Cette innovation, présentée dans une étude publiée en novembre 2024 dans la revue Nonferrous Metals, pourrait transformer l’industrie sidérurgique mondiale et contribuer à une réduction significative des émissions de CO₂.
Une prouesse technologique révolutionnaire
Traditionnellement, la production d’acier se déroule en trois grandes étapes : l’extraction et la fusion du minerai de fer dans un haut fourneau à l’aide de coke, l’affinage de la fonte par injection d’oxygène pour brûler l’excès de carbone, puis la mise en forme de l’acier liquide. Ce processus, qui dure généralement entre cinq et six heures, est particulièrement énergivore et polluant.
La nouvelle technique chinoise innove en intégrant dès la première étape l’affinage du fer. Grâce à une lance vortex, de l’oxygène pur et une poudre de minerai de fer finement broyé sont injectés dans un four extrêmement chaud, provoquant une réaction chimique explosive. Le résultat : la formation quasi instantanée de gouttelettes de fer liquide pur, qui s’écoulent pour constituer l’acier, prêt à être coulé et façonné. Ce procédé, 3600 fois plus rapide que la méthode traditionnelle, élimine l’utilisation du coke, réduisant ainsi considérablement l’empreinte carbone de la production d’acier.
Des avantages économiques et environnementaux majeurs
L’élimination du charbon dans le processus de production est l’un des principaux atouts de cette innovation. Selon le professeur Zhang Wenhai, l’un des auteurs de l’étude, cette méthode pourrait réduire d’au moins un tiers les coûts énergétiques liés à la production d’acier en Chine. Dans un contexte où la Chine est déjà le premier producteur mondial d’acier, cette avancée pourrait renforcer la compétitivité des industries nationales, notamment dans le secteur automobile, en offrant des produits à un meilleur bilan carbone.
Au-delà de l’impact sur le coût de production, l’adoption généralisée de cette technique pourrait avoir des effets en cascade sur l’ensemble de l’industrie sidérurgique mondiale. Des réductions significatives des émissions de CO₂ contribueraient à atteindre les objectifs climatiques nationaux et internationaux, tout en positionnant la Chine comme leader dans une production plus propre et plus efficace.
En conclusion, cette révolution dans la production d’acier représente bien plus qu’un simple bond technologique : elle pourrait redéfinir les standards de l’industrie sidérurgique et servir de modèle pour une transition énergétique globale. Reste à voir si cette méthode sera adoptée massivement en Chine et dans le reste du monde, mais ses promesses en termes de rapidité, d’efficacité et de respect de l’environnement ne laissent aucun doute sur son potentiel transformateur.