Né en 1880 dans les montagnes de Saxe-Anhalt, Oswald Spengler est élevé dans un protestantisme rigoriste. Il obtient en 1904 son doctorat en philosophie après une thèse sur la pensée du présocratique Héraclite. Sa carrière d’enseignant pris fin dès 1911. Il se consacra dès lors à l’écriture. Critique de la République de Weimar et admirateur de l’œuvre politique originelle de Mussolini mais hostile au racisme hitlérien, il fut mis à l’index par le nouveau pouvoir allemand dès 1933. Victime dès 1927 d’une hémorragie cérébrale, il mourut prématurément à Munich en 1936.
L’œuvre principale d’Oswald Spengler demeure Le Déclin de l’Occident, composé de deux parties publiées respectivement en 1918 et 1921 en Allemagne. Il eut un grand retentissement en ce que cet ouvrage apparu comme « une réponse au désastre la Première Guerre mondiale et de l’écroulement de l’ancien monde victorien », explique David Engels. La traduction française est parue chez Gallimard en 1931-1933 et fut réimprimées à plusieurs reprises. Mais on peut également lire avec intérêt L’Homme et la technique, Prussianité et socialisme ou Années décisives, texte de 1933 où il se démarque clairement du nazisme.
Une pensée « vitaliste »
La pensée d’Oswald Spengler se caractérise avant tout par un « vitalisme » emprunté à Goethe et Nietzsche, c’est-à-dire de la croyance selon laquelle tous les organismes vivants, tout comme leurs créations sociales, sont fondamentalement différents des corps anorganiques et sont soumis à un ensemble de lois qui leur sont propres ».
D’autre part Spengler entend distinguer entre neuf cultures mondiale (égyptienne, indienne, chinoise, gréco-romaine, arabe, occidentale…) ayant des évolutions montrant des parallélismes, mais avec des évolutions calendaires différentes. « Personne dans l’historiographie occidentale n’a poussé le comparatisme historique aussi bien que lui », explique David Engels. Par exemple, la culture européenne serait devenue une civilisation promise au déclin lors de la période napoléonienne, explique Oswald Spengler.
Au final, le grand mérite de Spengler, dont l’œuvre n’est pas exemptes d’erreurs, est de nous signifier, selon l’auteur de cette introduction à son œuvre majeure, « la gravité du moment historique dans lequel se trouve l’Occident ».
David Engels, Oswald Spengler. Introduction au Déclin de l’Occident, La Nouvelle librairie éditions, 78 p., 9 euros