« Le Maroc a mis les petits plats dans les grands pour la visite d’État du Président Macron, ça sera sans doute la plus grande visite d’État de son double candidat », fait volontiers remarquer Alexandre Benalla, l’ancien membre du cabinet du Président de la République. Car, effectivement, le traitement reçu par Emmanuel Macron, arrivé à Rabat ce lundi 28 ocyobre, est d’un rare faste royal, doublé d’un chaleureux accueil de la population locale. Il est dommage que, vu de France la présence, effectivement un peu saugrenue, de l’humoriste controversé Yassine Belattar dans la délégation présidentielle ait un peu occulté la réelle importance politique de ce séjour officiel. Le fait qu’il soit apparu en pantalon de jogging à la descendant de l’avion n’a pas arrangé les choses.
Clarification diplomatique automnale
Devant le Parlement marocain, ce mardi 29 octobre, le chef de l’État français a réitéré ses propos de la fin juillet au sujet du Sahara Occidental et les accentuant même. Là où il n’était encore cet été question que du soutien de la France au plan d’autonomie de 2007 proposé par Mohammed VI pour les provinces du sud marocain, il désormais clairement question de l’appartenance définitive de ces territoires au Maroc : « Pour la France, le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. » Emmanuel Macron rejoint ici la position américaine affirmée dès décembre 2020 par Donald Trump et confirmée par son successeur, en contrepartie de la reconnaissance historique d’Israël par le Maroc dans le cadre des « Accords d’Abraham » initiés par l’Arabie saoudite.
Des échanges économiques majeurs en ligne de mire
Ce voyage est également l’occasion de nouer des partenariats fructueux entre les entreprises françaises et marocaines. Ainsi, le pétrolier Total veut miser sur l’hydrogène vert produit au Maroc et Alstom développer son usine de Fès pour en faire un hub industriel ferroviaire. Dans Le Figaro, Renaud Girard analyse fort bien la chose : « Alors que les bureaucrates algériens se nourrissent de ressentiment antifrançais, les entrepreneurs marocains, souvent formés dans les grandes écoles françaises, ne regardent que le futur. »