Balayant d’un revers de manche les critiques venues de la gauche, le nouveau ministre de l’Intérieur apparaît à juste titre comme le second homme fort du gouvernement, après le Premier ministre Michel Barnier. Retour sur un sans-faute depuis sa nomination place Beauvau.
Jérôme Besnard
10 octobre 2024 à 14:30
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Malgré le paysage poitevin bucolique, la tension est palpable ce jeudi 10 octobre au matin entre Michel Barnier et le député macroniste de gauche de la Vienne Sacha Houlié. Ce dernier explique froidement au Premier ministre que s’il avait lu l’entretien publié le matin même dans le quotidien Le Parisien, il n’aurait voté la censure du nouveau gouvernement le mardi précédent.
Pourtant, rien de choquant dans cet entretien de deux pages que nous avons lu attentivement. Bruno Retailleau se contente d’abord de taper du poing sur la table face à certains États récalcitrants : « Il faut utiliser tous les leviers pour mettre la pression sur les pays d’origine, afin qu’ils nous délivrent les laissez-passer consulaires pour exécuter les OQTF. Je pense aux visas, aux aides au développement et aux droits de douanes. »
Lecteur invétéré
Bruno Retailleau veut également abroger la circulaire Valls sur la régularisation des personnes en situation irrégulière. Il rappelle qu’un demi-million d’étrangers en situation régulière sont au chômage. Il veut instituer un délais de carence de trois ans pour les prestation sociales non contributives. Il rappelle qu’il a « toujours plaidé pour la transformation de l’aide médicale d’État en aide médicale d’urgence ». Il souhaite la mise en place de peine d’incarcération de moins d’un mois, supprimées par la loi Belloubet en 2019. Il dénonce l’entrisme islamiste des Frères musulmans. Il rappelle enfin que « l’immigration n’est pas une chance quand le nombre ne permet plus d’accueillir dignement ».
Autre anecdote parlante au sujet du nouveau ministre de l’Intérieur : lors de son entretien dans l’émission télévisée de Darius Rochebin, Bruno Retailleau a expliqué lire durant ses insomnies le nouveau livre du romancier Sébastien Lapaque, Échec et mat au paradis (Actes Sud), un dialogue imaginaire sur la rencontre, bien réelle, au Brésil durant la Seconde Guerre mondiale entre Georges Bernanos et Stefan Zweig, le catholique français et le juif …
Jérôme Besnard
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