Doliprane : le rachat par un fonds américain fait trembler la souveraineté sanitaire française
Boîte de Doliprane
La vente potentielle de la célèbre marque de paracétamol à un fonds américain suscite une inquiétude nationale. Derrière des promesses de réindustrialisation et de sécurité sanitaire, le gouvernement peine à rassurer.
Clara Pollet
16 octobre 2024 à 08:00
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Le rachat de la branche grand public de Sanofi, qui produit notamment le Doliprane, par le fonds américain CD&R met le gouvernement français dans une situation délicate. A lui seul, ce médicament réalise 8 % des 5,2 milliards de chiffre d’affaires de la branche grand public. Alors que la France avait promis de renforcer sa souveraineté sanitaire, notamment après la pandémie de Covid-19, l'annonce de cette cession fait craindre une perte de contrôle sur un secteur aussi stratégique que la production pharmaceutique.
Les regards se tournent particulièrement vers l’usine de Lisieux (Calvados), où 250 emplois sont directement en jeu. Le 14 octobre 2024, Marc Ferracci, ministre délégué à l’Industrie, et Antoine Armand, ministre de l’Économie, ont fait le déplacement pour rassurer les salariés et les syndicats, très préoccupés par ce transfert de propriété vers des intérêts américains. Les représentants syndicaux, notamment de la CGT et de la CFDT, ont exprimé leurs craintes de voir cette vente affaiblir l’industrie pharmaceutique nationale, essentielle pour la souveraineté sanitaire du pays.
La situation actuelle contraste fortement avec les promesses faites par le gouvernement après les pénuries de médicaments pendant la crise sanitaire. À l’époque, Emmanuel Macron avait clairement affirmé son engagement pour la réindustrialisation et la relocalisation de la production pharmaceutique, avec Doliprane comme symbole de cette démarche. Pourtant, cette cession potentielle à un acteur financier étranger semble remettre en cause cette ambition. Malgré les assurances du gouvernement et de Sanofi sur le maintien des emplois et des volumes de production, la méfiance grandit parmi les syndicats et les élus locaux, qui redoutent un désengagement progressif une fois la vente finalisée.
Un parallèle douloureux avec Alstom
Ce dossier fait écho à une autre affaire marquante de l’industrie française : le rachat d’Alstom par General Electric (GE) en 2014. À l’époque, des promesses …
Clara Pollet
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