Échec électoral des libéraux en République de Moldavie
Maia Sandu, Présidente de la République de Moldavie
Mise en ballotage, la présidente libérale moldave sortante, Maia Sandu, pense camoufler son revers électoral en dénonçant des ingérences russes, alors que le résultat du référendum sur l’adhésion du pays à l’Union européenne a failli être négatif. La situation de cet État, encombrant héritage de l’URSS, est pourtant beaucoup plus complexe qu’une lecture géopolitique binaire voudrait le faire croire.
Jérôme Besnard
20 octobre 2024 à 22:00
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Frontalière de l’Ukraine et de la Roumanie, ancienne république soviétique roumanophone, la République de Moldavie compte moins de 2,7 millions d’habitants, du fait de l’émigration massive qu’elle a connu depuis son indépendance en 1991. Elle renferme sur son flan oriental une république sécessioniste sous contrôle russe, la Transnistrie. Depuis des années, la République de Moldavie, essentiellement rurale, et dont la capitale est Chisinau, fait l’objet d’une lutte sans merci entre pro-occidentaux et pro-russes. Le prédécesseur de Maia Sandu, Igor Dodon, 49 ans, au pouvoir de 2016 à 2020 et membre du Parti socialiste, était favorable au maintien des liens politiques avec Moscou, ce qui n’est pas le cas de l’actuelle chef de l’État qui a tout fait pour arrimer le pays à l’Union européenne, bien aidée en cela par les autorités de Bruxelles.
Une présidente en ballottage, un référendum extrêmement serré
Selon les derniers résultats disponibles, Maia Sandu serait en ballotage avec 42 % des voix face à son adversaire socialiste Alexander Stoianoglou, crédité de 27 %. Un score honorable sauf à considérer qu’elle espérait être réélue dès le premier tour pour un nouveau mandat. Pour les résultats du référendum sur l’entrée du pays dans l’Union européenne, qui ne pourrait se réaliser qu’après de profondes réformes économiques, on obtiendrait un score de 50/50, qui laisse présager des recours électoraux.
La situation politique actuelle pose la question de l’existence même de la République de Moldavie qui n’a géopolitiquement aucun sens. Par son histoire et sa langue, elle a vocation à se réunifier avec la Roumanie voisine. Une option jusqu’ici écartée par les occidentaux pour différentes raisons : créer un abcès de fixation aux frontières de l’Union européenne et de l’ancien espace soviétique, empêcher la Roumanie d’augmenter sa population de près de 15 %, ne pas régler la question de la Transnistrie où stationnent des troupes russes. Il reste que beaucoup de Moldaves disposant …
Jérôme Besnard
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