Gabriel Attal en Ukraine : un voyage très politique sur les traces de ses ancêtres maternels
Gabriel Attal, devenu Premier ministre au mois de janvier 2024
Le voyage du Premier ministre français démissionnaire Gabriel Attal en Ukraine est tout sauf anodin au plan familial comme au plan politique. Voici quelques explications sur cette escapade inattendue dans un pays qu’il n’avait pas visité au cours des huit mois passés à Matignon.
Jérôme Besnard
12 septembre 2024 à 22:00
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Après son départ du pouvoir, le général de Gaulle était allé se ressourcer en Irlande, sur la terre de ses ancêtres. Un séjour que Pierre Joannon a merveilleusement retracé dans un petit livre indispensable à toute bibliothèque gaulliste digne de ce nom. Il avait à cette occasion rencontré le président irlandais Eamon de Valera, comme il rencontrerait dans un dernier voyage le caudillo Franco au plais du Pardo, situé au nord de Madrid. Gabriel Attal fait de même en se rendant aujourd’hui en Ukraine. En effet, la mère de Gabriel Attal se nomme Marie de Couriss et descend d’une famille de Russes blancs, ces contre-révolutionnaires souvent monarchistes opposés aux bolcheviks dans les années 1917-1920 et qui pour beaucoup d’entre eux trouvèrent refuge en France. Gabriel Attal lui-même a été baptisé dans la foi orthodoxe.
L'ancien Premier ministre est accompagné de parlementaires macronistes
La famille de Couriss, originaire d’Odessa et plus anciennement de Grèce. Il faut se souvenir que ce sont des Grecs de Crimée, dont certains installés sur la rive nord de la mer Noire depuis l’Antiquité, qui ont fondé Marioupol, ville désormais sous contrôle russe, dans les années 1778-1780. Par son grand-père maternel, Gabriel Attal descend également de la famille Galitzine, une des plus anciennes familles de la noblesse russe. On appréciera le passionnant article d’Ariane Chemin publié dans Le Monde qui détaille les traces laissées dans le patrimoine de la région d’Odessa par les ancêtres de celui qui demeure à ce jour le plus jeune Premier ministre jamais nommé sous la Ve République.
Pour autant, le voyage de Gabriel Attal, désormais en grande partie émancipé de la tutelle d’Emmanuel Macron et décidé à piloter ce qui subsiste, après la dissolution surprise du printemps dernier, du groupe parlementaire constitué à la demande du Président de la République, demeure très politique. L’ancien Premier ministre remplacé la semaine dernière par Michel Barnier est accompagné dans son …
Jérôme Besnard
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