Dans ce contexte, le chef des armées serbes, le général Milan Mojsilovic, a été dépêché dimanche soir par le président serbe Aleksandar Vucic à Raska, dans la ville de Raska à dix kilomètres de la frontière du Kosovo. Lundi, dans la soirée, le président ordonnait à son armée « d’être au plus haut niveau de préparation au combat, c’est-à-dire au niveau de l’utilisation de la force armée », selon le ministre serbe de la Défense. Une vidéo très relayée montre une colonne de véhicules transportant des obusiers. La chaîne de télévision serbe N1 indique que le pays aurait déployé des obusiers automoteurs de 155 mm et un contingent de la police militaire à deux km du poste de frontière de Jarinje. « La situation là-bas est compliquée et complexe, et elle requiert dans la période à venir la présence de l’armée serbe le long de la ligne administrative », précise le général Milan Mojsilovic, selon le terme utilisé par les autorités serbes pour désigner la frontière avec le Kosovo.
Serbie-Kosovo : L’orage semble inévitable
Rien ne semble donc vouloir apaiser les tensions entre les 120 000 Serbes du Kosovo et gouvernement kosovar. L’ancienne région serbe est devenue indépendante en 2008, après une guerre meurtrière en 1998-1999. Pourtant, cette province autonome n’est reconnue ni par l’Organisation des Nations Unies, ni par l’Union Européenne et les échauffourées entre la population kosovare majoritairement albanaise et la minorité serbe défrayent régulièrement la chronique. Mais Belgrade voit d’un mauvais œil l’assise souveraine de Pristina sur l’ensemble d’un territoire qu’elle considère encore sien. La perspective d’une solution pacifique au conflit s’amenuise de jour en jour. Le reportage de Régis Le Sommier, directeur de la rédaction d’Omerta, Kosovo : le dernier cri d’un condamné, met en lumière la genèse et les enjeux de cette nouvelle crise des Balkans où ni l’OTAN, ni l’Union Européenne ne semblent réussir à s’imposer comme médiateurs.