Le gouvernement militaire du Burkina Faso a annoncé avoir démantelé un complot de grande envergure visant à déstabiliser le pays, en localisant les cerveaux de cette tentative de coup d’État en Côte d’Ivoire.
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a révélé ce lundi 22 avril que grâce à l’efficacité des services de renseignement, les autorités ont pu intercepter des communications cruciales et identifier les responsables d’une opération qui aurait pu plonger le pays dans un chaos total.
Le complot, qui devait se concrétiser le 16 avril 2025, visait à mener un assaut sur la présidence du Faso, en coordonnant des attaques terroristes et une rébellion interne au sein de l’armée. Selon les révélations de Sana, ce coup d’État aurait été dirigé par plusieurs officiers déserteurs et des alliés extérieurs, basés principalement en Côte d’Ivoire. Parmi les responsables identifiés figurent des noms notables comme le commandant Joanny Compaoré, le lieutenant Abdramane Barry, et d’autres militaires dissidents du Burkina Faso.
L’enquête a révélé que ces conspirateurs s’étaient servis de la Côte d’Ivoire comme base arrière pour organiser leur plan, que ce soit par la coordination des attaques ou en incitant des soldats à rejoindre leur cause. Le ministre a précisé que l’objectif du complot était de provoquer un tel niveau d’instabilité qu’il aurait permis une ingérence internationale au Burkina Faso. Le plan impliquait également de semer la confusion au sein des forces de défense, en manipulant des soldats et en diffusant de fausses informations.
Les services de renseignement burkinabè ont pu identifier les membres du réseau grâce à des communications interceptées, qui concernaient les positions des forces de défense et des stratégies de déstabilisation, allant jusqu’à des tentatives de démoralisation au sein des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). La vigilance de certains soldats et la collaboration des VDP ont permis de prévenir le complot à temps.
La Côte d’Ivoire, déjà pointée du doigt par le Burkina Faso pour son rôle supposé dans l’hébergement des opposants au régime militaire, a une nouvelle fois été mise en cause. Ce climat de méfiance entre les deux pays s’est intensifié avec l’instabilité croissante du Burkina Faso, où des groupes terroristes exacerbent les tensions internes, tout en bénéficiant de l’aide de certains militaires déserteurs.
Cette opération avortée fait partie d’une série d’attaques internes visant à fragiliser le pouvoir militaire en place depuis le coup d’État de 2022. Les autorités burkinabè, conscientes des défis internes, continuent de lutter contre les tentatives de déstabilisation, qu’elles viennent de l’extérieur ou du cœur même de leur armée.
Malgré ces menaces, le gouvernement a exprimé sa détermination à ne pas céder face aux comploteurs. « Le combat continue. Mais nous ne céderons ni à la peur, ni à la manipulation », a conclu Mahamadou Sana, appelant la population à rester vigilante face à ces manœuvres de déstabilisation.