AccueilPolitiqueCamarade ou accusé : LFI fragmentée

Camarade ou accusé : LFI fragmentée

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Et pour cause. Le 13 septembre 2022, l’affaire Quatennens éclate.
Le Canard Enchaîné révèle que la femme du député insoumis a déposé une main courante pour violences conjugales. Adrien Quatennens reconnaît quelques jours plus tard les faits et démissionne dans le sillage de ses aveux.

Chez LFI, c’est la dissension… Alors que certains élus se désolidarisent nettement, le président insoumis Jean-Luc Mélenchon tweete son soutien à Adrien Quatennens.
Malaise à La France Insoumise. 

 
Sa femme dépose une deuxième main courante le 24 septembre pour signaler des messages en très grand nombre. Elle transforme le 26 septembre ses deux mains courantes en plainte.
Adrien Quatennens ne s’est pas présenté à la rentrée parlementaire du 3 octobre. Selon la chef de file de LFI, il s’est mis « en retrait, le temps qu’il faudra ». « c’est à lui de décider » selon la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.
En effet, comme le rappelle Thomas Ehrhard, maître de conférences en sciences politiques à l’université Panthéon-Assas de Paris « Ils ne peuvent être contraints de démissionner autrement que par pression politique ».
Fin 2021, LFI proposait à l’Assemblée nationale un droit de révocation des élus. Paradoxalement, cette affaire aura mis en lumière l’importance d’un de leurs combats. 
 
Chez LFI, les affaires se succèdent et se ressemblent. 
 
Le 10 Mai 2022, l’affaire Taha Bouhafs secouait la sphère politico-médiatique.
 Ecarté des élections législatives, le parti a d’abord tenté de faire croire que Taha Bouhafs avait cédé face aux attaques racistes de l’extrême droite. À cette occasion, les barons de la NUPES ont multiplié les tweets de soutien[11].
Mediapart révèle qu’il est en réalité accusé de violences sexuelles. Le parti le savait, Taha Bouhafs a été soutenu et les vraies raisons dissimulées.
 
C’est Clémentine Autain qui avait annoncé à Taha Bouhafs sa désinvestiture aux législatives. Selon ce dernier, elle aurait dit « Pendant 1000 ans les femmes n’ont pas été entendues, tu payes peut-être aussi pour les autres, mais c’est comme ça, c’est un choix politique ». Cette même Clémentine Autain qui viendra à son secours le lendemain en accusant l’extrême droite d’avoir provoqué son renoncement.
 
Une autre affaire éclate le mois suivant. Cette fois, l’accusé est resté en poste.
 
30 Juin 2022. Éric Coquerel est élu président de la commission des finances. Rokhaya Diallo dévoile des sources condamnant son comportement avec les femmes. Sophie Tissier dépose une plainte et fait un signalement au comité LFI pour harcèlement et agression sexuelle.
Alors qu’ils ont l’habitude de demander l’évincement des accusés, le parti se fait plus discret et indulgent. Au contraire de Damien Abad qui était au gouvernement, ils n’ont pas demandé la démission d’Éric Coquerel
Mais alors comment analyser les réactions de LFI dans ces affaires ?
 
Bon élève du féminisme, le parti se fragmente autour de camarades accusés. Une frange affiche un soutien complaisant quand une autre dénonce vivement les faits.
À différentes affaires différents motifs, Bouhafs est protégé pour l’image, Coquerel pour le poste, Quatennens pour l’avenir. 
Entre soutien et rejet, LFI se trouve fragmentée pour la défense du mouvement et des idées. 

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