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Corse : le camp autonomiste a implosé

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Rien ne va plus chez les autonomistes corses, ces nationalistes modérés qui gouvernent l’île depuis près de dix ans. Le président de la Collectivité Territoriale de Corse (CTC), Gilles Simeoni, chef de la tendance Femu a Corsica et ancien maire de Bastia, n’exerce plus son autorité politique que sur les deux députés de Haute-Corse, Michel Castellani et Jean-Félix Acquaviva. On assiste à un reflux politique certain du fils d’Edmond Simeoni, considéré à juste titre comme l’un des pères du nationalisme corse contemporain.

La circonscription d’Ajaccio est toujours dans les mains de Laurent Marcangeli, très proche de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale. Celle de l’extrême-sud de l’île est détenue par le docteur Paul-André Colombani, proche du maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe-Angelini. Angelini, chef du PNC, autrefois allié à Gilles Simeoni. Ledit Jean-Christophe Angelini s’est beaucoup rapproché de la majorité présidentielle ces derniers mois par le biais du très macroniste maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci.

Le phénomène Mossa Palatina

Le siège de Jean-Félix Acquaviva, député de la circonscription de Corte, est le plus menacé de l’île. Le candidat Les Républicains François-Xavier Ceccoli, proche de François-Xavier Bellamy et de David Lisnard, maire de la commune de San-Giuliano, pourrait bien prendre sa revanche. 

La vrai nouveauté de ce scrutin en Corse, ce sont les trois candidats de Mossa Palatina, le mouvement identitaire corse qui regroupe des autonomistes de sensibilité catholique et virulents contre l’immigration extra-européenne sur l’île. Son fondateur, Nicolas Battini, ancien prisonnier politique vient d’écrire un livre, intitulé Le Sursaut corse (L’Artilleur), pour expliciter sa démarche. Un ouvrage sous-titré « la liberté plutôt que l’indépendance », ce qui résume bien l’esprit du mouvement. Battini sera lui-même candidat dans la circonscription de Bastia, en Haute-Corse. Dans la circonscription d’Ajaccio, le candidat de Mossa Palatina, Lisandru Luciani est le fils d’un proche ami politique de Gilles Simeoni. C’est dire l’imbroglio qui règne dans une mouvance pourtant relativement unie il y a une décennie. 

Le poids électoral du Rassemblement national

Pour avoir une vision complète de la situation, il ne faut pas oublier de citer les deux principales mouvances indépendantistes d’extrême-gauche que sont celles de Jean-Guy Talamoni (Corsica libera) et de Paul-Félix Benedetti (Core in Fronte). Et il faut enfin se rappeler que Jordan Bardella a réalisé avec la liste RN le score de 40 % des suffrages exprimés en Corse lors des élections européennes le 9 juin dernier, la majorité présidentielle ne recueillant que 13 % sur l’île, le PS étant à 9 % et Marion Maréchal, désormais alliée du RN, 8 %. Élue sur la liste RN, Nathaly Antona, enseignante corse de 49 ans, est prématurément décédée le 18 juin, laissant désormais le Parlement européen sans représentant de l’île à Strasbourg et Bruxelles.

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