Le 14 Octobre 2022, le groupe Danone publie un communiqué dans lequel il annonce lancer le processus de transfert du contrôle de sa filiale russe EDP (Essential Dairy and Plant-based). L’abandon de cette filiale qui a représenté environ 5% du chiffre d’affaires consolidé de Danone sur les 9 premiers mois de 2022 pourrait entraîner une dépréciation allant jusqu’à 1 milliard d’euros. Il semble cependant qu’EDP n’est pas fait preuve d’une rentabilité importante ces derniers mois, comme le souligne l’entreprise dans son communiqué : « Sur les neuf premiers mois de l’année 2022, l’activité EDP (…) a eu une contribution dilutive à la croissance des ventes en données comparables et à la marge opérationnelle courante du groupe ».
La filiale EDP, ouverte en 1992, après la chute du mûr de Berlin, comptait 7200 employés dans le pays. Cette implantation du groupe Danone en Russie, comme d’autres grands groupes alimentaires français, s’était faite alors que la population russe prenait goût à la consommation de masse et aux marques étrangères. De nouveaux modes de consommation avaient émergé à la suite de l’effondrement de l’Empire Soviétique, laissant le champ libre à l’installation des marchés occidentaux. La filiale s’est depuis lors développée, comptant 13 usines en 2022, d’après nos confrères du Monde.
La décision intervient 7 mois après le début de l’invasion russe en Ukraine. Danone avait à l’époque choisi de maintenir son activité en Russie, faisant valoir sa responsabilité vis-à-vis de ses employés et de la population. Le groupe avait cependant pris l’engagement de mettre un terme à tous ses investissements dans le pays, selon le Monde. Cette rupture est à mettre en perspective avec la vision stratégique d’Antoine de Saint-Affrique, à la tête de la direction générale depuis septembre 2022, d’après le quotidien. Le directeur s’était dit prêt à effectuer un toilettage du portefeuille, pouvant concerner 10% du chiffre d’affaires, afin de doper la croissance et la marge du groupe.