Depuis son élection à la tête de l’État en 2017, Emmanuel Macron tente d’exister sur la scène politique européenne. Il suffit de se rappeler de ses intervention sur le sujet à la Sorbonne ou en Grèce. Il plaide régulièrement pour une souveraineté européenne en oubliant un peu vite que l’existence d’une telle souveraineté est en contradiction avec le maintien d’une souveraineté nationale digne de ce nom. Surtout que la vision française, volontiers angélique, se heurte souvent aux intérêts économiques allemands (prenons le cas de l’énergie) ou à l’atlantisme avancé des élites européennes des institutions de Bruxelles.
En souhaitant incarner le camp de l’intégration européenne à tout prix, Emmanuel Macron clive volontairement avec les aspirations souverainistes incarnées principalement par le Rassemblement nationale de Marine Le Pen. Un parti qui peut espérer atteindre les 30 % des suffrages exprimés lors des élections des députés français au Parlement européen, ce qui constituerait un record historique pour cette formation qui est parvenue à prendre à l’Assemblée nationale et dans les médias ses marques de première force d’opposition au pouvoir en place dans notre pays.
Vers un rééquilibrage au Parlement européen
Le rééquilibrage vers la droite du Parlement européen ne fait guère de doutes avec la progression des partis eurosceptique, populistes ou conservateur comme en Allemagne, en Espagne, en Roumanie, aux Pays-Bas ou au Portugal. Reste à savoir comment ces partis s’articulerons avec leurs alliés italiens et français ainsi qu’avec les Hongrois et les Polonais.
La présidence tournante du Conseil européen est confiée à la Belgique jusqu’au mois de juin puis ce sera justement le cas de la Hongrie, seul pays réellement sceptique face à l’aide inconditionnelle et, disons-le, démesurée à l’Ukraine envahie depuis deux ans par les troupes russes. La présidence belge compte notamment faire adopter la réforme, très critiquable du point de vue des intérêts français, du Pacte asile et immigration, auquel s’opposent notamment les partis souverainistes français.
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