Deux jours avant la grève générale qui devrait perturber notamment le secteur des transports, et alors que les pénuries de carburants sévissent toujours en France, Élisabeth Borne s’est exprimée dans le JT de TF1. La première ministre a fait le point sur les pénuries de carburants. Élisabeth Borne a indiqué que la situation s’était aggravée au cours du week-end, portant à « 30% » la part de stations ayant des problèmes d’approvisionnement sur au moins un carburant.
Élisabeth Borne s’est cependant félicitée de voir certaines régions comme les Haut de France être de moins en moins touchées par ces tensions, du fait selon elle des réquisitions menées par le gouvernement dans la raffinerie de Dunkerque. La première ministre avait en effet lancé les procédures de réquisition des raffineurs de Total et Esso ExxonMobil la semaine dernière pour pallier les pénuries. Élisabeth Borne avait justifié cette décision par les accords passés entre les directions des groupes et les syndicats majoritaires, estimant qu’une minorité de grévistes ne pouvait se permettre de bloquer le pays.
La première ministre a rappelé que la réquisition n’était pas un « outil banal », le droit de grève étant protégé par la constitution. Elle a cependant estimé que le gouvernement avait agi pour éviter toute « menace à l’ordre public » et a invité les employés à sortir de la grève, considérant cette alternative comme étant « la bonne décision ». Interrogée sur les conséquences que les grèves pourraient avoir sur les départs en vacances qui commenceront vendredi, la première ministre a affirmé que la situation dépendrait des « salariés » mais que les mesures prises par le gouvernement auguraient un « retour à la normale dans la semaine ». Élisabeth Borne a également annoncé que la réduction à la pompe de 30 centimes par litre mise en place par le gouvernement était prolongée jusqu’à mi-novembre, ainsi que celle de 20 centimes par litre instaurée par le groupe Total.
La première ministre a affirmé que le gouvernement prenait les mesures pour bloquer l’inflation, grâce au « bouclier tarifaire ». Elle a aussi rappelé que le SMIC avait été « augmenté de 8% en un an », selon un système « unique au monde ». Au sujet d’une potentielle utilisation du 49.3 pour faire voter le budget 2023, la première ministre a affirmé que la possibilité était envisagée, mais pas pour ce lundi 17 octobre comme l’affirmait Jean-Luc Mélenchon lors de la manifestation contre la vie chère et l’inaction climatique.