Emmanuel Macron : reprendre la main à tout prix sur l’Ukraine

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Entre annonces solennelles, discours sonnant la mobilisation et mini-sommets européens à répétition, le chef de l’État cherche à occuper la scène européenne depuis que les Américains ont annoncé leur retrait.

« La corrélation temporelle entre la suspension du partage du renseignement américain (avec les forces ukrainiennes) et l’effondrement des positions est notable » analyse le site de l’ « Institute for the Study of War » (ISW), think-tank néo-conservateur fondé par Kimberley Kagan, la belle-sœur de Robert Kagan, lui-même mari de Victoria Nuland. Sur le terrain en Ukraine et particulièrement dans le saillant de Koursk, repris par les Russes en partie ce week-end, les choses se détériorent rapidement. Le retrait américain est palpable. Et il apparaît clairement qu’il se fera encore davantage sentir avec le temps.

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Ukraine : la fin des somnambules

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Cette situation offre une fenêtre d’opportunité aux Européens qui entendent profiter de l’occasion pour relever leurs budgets de défense et entendent bien remplacer les Américains comme principaux alliés de l’Ukraine. On a beau triturer les chiffres dans tous les sens, en terme militaire stricto sensu, la participation des USA a l’armement de l’Ukraine est irremplaçable. Ces derniers ont investi 70 milliards de dollars en équipements militaires depuis le début du conflit. L’Europe a surtout financé l’Ukraine mais elle n’a ni les armes, ni les hommes pour combler le vide. Cette réalité n’empêche pas certains pays dont la France de pousser pour investir davantage. Après avoir prononcé deux allocutions la semaine dernière, le président Emmanuel Macron ne relâche pas la pression. Il s’exprimera aujourd’hui devant 31 chefs militaires de pays alliés, réunis dans le cadre du Paris Defence and Strategy Forum.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, a annoncé son plan à 800 milliards d’Euros pour réarmer l’Europe. Partout, on encourage les pays à s’affranchir de l’orthodoxie budgétaire autrefois de mise pour relever leur défense, et ce dans l’urgence face à la Russie. Il est notoire que cette urgence à faire face à une « menace existentielle », selon les mots d’Emmanuel Macron lui-même, n’est pas plus urgente qu’il y a six mois ou un an. Elle ne devient urgente que parce que les Américains nous lâchent. Et c’est bien là que se situe le problème. Nous sommes conscients que nous n’avons pas la capacité de les remplacer. Or si urgence il y a, nous devrions être préparé le plus rapidement possible. Ces gesticulations visent à nous réarmer à une échéance de 5 ans au minimum, plutôt dix ans dans la réalité. Or l’enjeu en Ukraine se joue aujourd’hui, pas dans dix ans. Nous allons donc vers un réveil douloureux que nous ne devons qu’à notre dépendance sur plusieurs décennies des Américains…

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