Jeudi 20 octobre, les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement européens se sont réunis à Bruxelles pour traiter de la guerre en Ukraine et des tensions liées à l’approvisionnement en énergie. La réunion a duré 11 heures, s’éternisant jusque tard dans la nuit. L’énergie a été le principal objet de discussion des Vingt-Sept, alors que l’Europe est touchée par des difficultés majeures, notamment sur le plan énergétique depuis l’offensive russe en Ukraine.
Le délitement des relations avec la Russie a provoqué une tension énergétique dans l’Union Européenne, les prix du gaz naturel se sont envolés, accusant une hausse de 12,8% en Europe le 29 septembre. Face à cette situation, les États-membres peinent à trouver une solution commune.
Parmi les pistes explorées lors de la réunion, il a été question d’ « examiner un corridor de prix dynamique temporaire sur les transactions de gaz naturel ». Le processus consisterait à établir une « fourchette dans laquelle le prix du gaz doit rester, pour limiter les prix excessifs sur le marché de gros ». Les Vingt-Sept se sont aussi interrogés sur la possibilité de « plafonner le prix du gaz dans la production d’électricité », selon le « modèle ibérique » mis en par l’Espagne et le Portugal en juin.
Soutenue par la France, cette solution provoque la réticence des États d’Europe centrale. Ces derniers, dont l’approvisionnement en gaz est assuré majoritairement par la Russie, craignent de voir leur principal fournisseur se retirer. Victor Orban a ainsi tweeté jeudi soir, comparant cette mesure avec le fait d’ « aller au bar et dire au barman que tu veux payer ta bière à moitié prix. Ça n’arrivera pas ». L’Allemagne et les Pays-Bas, quant à eux, craignent que le plafonnement des prix provoque la hausse de la consommation de gaz et « des problèmes d’approvisionnement en vue de l’hiver 2023-2024 » selon Le Figaro. Le chancelier allemand a tout de même affirmé : « Je ne dis non à rien, je ne dis pas oui », laissant entendre qu’il était ouvert au débat.
Le consensus devrait être difficile à trouver, tant les États européens diffèrent en termes de mix énergétique. Le président Emmanuel Macron attend que la Commission revienne avec des propositions précises « fin octobre, début novembre ».