Le parti « Rêve géorgien » gouverne la Géorgie depuis 2012. Cette ancienne république soviétique du Caucase de 4 millions d’habitants seulement a pris son indépendance en 1991. Mais plusieurs conflits armés l’ont depuis opposé à la Russie du fait de l’existence de régions prorusses en son sein (Abkhazie, Ossétie). En août 2008, c’est Nicolas Sarkozy qui permit de mettre fin à une guerre en Ossétie du Sud qui ne dura que quelques jours. Le conflit avait fait quelques centaines de morts. Pour les spécialistes de la région, c’est notamment le souvenir de ce conflit, et des précédents qui aurait poussé les Géorgiens à voter en faveur de « Rêve géorgien ». La mobilisation pro-européenne observable dans la capitale, Tbilissi, n’a pas suffit à convaincre les campagnes de prendre le risque d’un nouveau conflit avec Moscou. 

Née à Paris, la Présidente de la Géorgie possède la nationalité française. Il s’agit de Salomée Zourabichvili, cousine de l’historienne Hélène Carrère d’Encausse (1929-2023), qui fut secrétaire perpétuelle de l’Académie française. Son siège de Présidente est renouvelable à la fin de l’année 2024. Elle est élue à ce poste depuis 2018. Il y a désormais des chances quelle ne soit pas reconduite. En attendant elle a dénoncé le 27 octobre une « falsification totale » du résultat des élections législatives et appelé le peuple à manifester dès demain lundi. Les dirigeants de l’Union européenne la soutiennent. 

Issu du parti « Rêve géorgien » le Premier ministre géorgien est depuis quelques mois Irakli Kobakhidze. Il devrait être reconduit pour un nouveau mandat. Dans tous  les cas, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui défend une solution pacifique en Ukraine sera en visite officielle en Géorgie les 28 et 29 octobre. La Géorgie est en effet candidate à l’entrée dans l’Union européenne alors que la Hongrie achèvera en décembre sa présidence tournante de l’UE. Les déclarations à venir de M. Orban lors de ce voyage en Géorgie risquent fort de mécontenter à nouveau Bruxelles.