Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a entamé ce lundi à Hangzhou, en Chine, une réunion cruciale visant à définir le calendrier et le contenu de son prochain rapport, attendu pour 2029. Ce document, qui servira de référence pour les politiques climatiques mondiales, fait l’objet de vifs débats, alors que plusieurs États cherchent à ralentir sa publication.
L’un des principaux enjeux est de savoir si les conclusions du rapport pourront être intégrées au bilan mondial de l’ONU Climat en 2028, un exercice essentiel permettant d’évaluer les progrès accomplis dans la lutte contre le réchauffement. De nombreux pays, notamment européens et insulaires, plaident pour une publication accélérée afin d’éclairer les décisions politiques à venir. Mais certains États, dont la Chine, l’Inde, la Russie et l’Arabie saoudite, jugent ce calendrier trop contraignant et estiment qu’une sortie anticipée du rapport pourrait compromettre la qualité de l’évaluation scientifique. Ces réticences sont perçues par leurs opposants comme une manœuvre visant à limiter la pression sur les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.
La réunion du GIEC se déroule dans un contexte géopolitique tendu, marqué par le retrait des États-Unis des discussions climatiques sous la présidence de Donald Trump. Selon plusieurs sources, les chercheurs américains impliqués dans le travail du GIEC ont reçu l’ordre de suspendre leur collaboration, et le financement de la recherche climatique a été drastiquement réduit. L’absence des États-Unis constitue un revers majeur pour le GIEC, qui dépend fortement des données et des modèles climatiques américains pour élaborer ses évaluations. Cette situation fragilise la crédibilité des prochaines conclusions et pourrait ralentir leur adoption par la communauté internationale.
Au-delà du calendrier, les discussions portent également sur le contenu du rapport. Un volet très attendu concerne l’impact du changement climatique sur les villes, où vit plus de la moitié de la population mondiale. Un autre sujet controversé est celui des technologies de captage et de stockage du CO2, défendues par certains États comme une solution à la crise climatique, mais critiquées par de nombreux experts qui les considèrent insuffisantes pour réduire significativement les émissions. L’issue de cette réunion sera déterminante pour l’action climatique mondiale. Si aucun accord n’est trouvé, le rapport du GIEC pourrait ne pas être prêt à temps pour influencer les décisions du bilan climatique de 2028, affaiblissant ainsi la pression sur les États pour accélérer leurs efforts. Pendant ce temps, les températures mondiales continuent de grimper, et les scientifiques alertent sur le risque de franchir le seuil critique des 1,5°C de réchauffement d’ici la fin de la décennie.