L’affaire Iquioussen était le feuilleton judiciaire de l’été en France. Le 29 juillet, le ministre de l’Intérieur demandait formellement l’expulsion de l’imam séparatiste Hassan Iquioussen. Le non-renouvellement de son titre de séjour a été le prétexte pour l’expulser hors de France, officieusement pour des propos aux contours antisémites et misogynes. Il serait également lié aux Frères Musulmans.
Face à cette demande, la gauche tout entière s’était insurgée. Sans fondement juridique réel, l’expulsion était d’une légalité douteuse. Des membres de mouvements décoloniaux s’étaient alors emparés de l’expression « islamophobie d’État » et un grand nombre d’imams s’était opposé à l’expulsion. Iquioussen lui-même d’y opposait, tout en expliquant qu’il souhaiterait être expulsé en Belgique s’il ne pouvait pas rester. Son avocate, Me Louise Simon, avait alors prévenu Gérald Darmanin que l’affaire allait être traînée devant un juge impartial.
Et ce fut chose faite ! Dès le 3 août, la CEDH, contre toute attente, rejetait la demande de suspension, autorisant de facto Gérald Darmanin à appliquer le renvoi dans son pays du « séparatiste ». Pourtant, coup de tonnerre deux jours plus tard : le tribunal administratif de Paris bloque la CEDH et empêche l’expulsion ! Darmanin fait immédiatement appel.
La procédure dure tout le mois d’août, et le dossier de l’imam s’alourdit. Fait amusant, on apprend que le mis en cause est un riche propriétaire immobilier qui aurait notamment vendu une maison à un membre de la famille de Gérald Darmanin. L’antagonisme se creuse, jusqu’à ce qu’enfin, le 30 août, le tribunal administratif revienne sur son avis. Plus rien ne s’oppose alors à l’expulsion d’Iquioussen, sauf une chose : il s’avère qu’il est introuvable.
N’ayant pas été surveillé durant tout ce temps, l’imam s’est enfui. Un problème supplémentaire de taille s’ajoute alors : le Maroc -où devait être renvoyé Hassan Iquioussen- n’a absolument pas envie de le reprendre. La crise des relations franco-marocaines ne fait que peser plus lourd dans la balance, et le Maroc déclare refuser son retour au pays. Durant un mois, il disparaît dans la nature, jusqu’à être retrouvé en Belgique, sans réelle surprise. Il est alors emprisonné, et reste trois semaines dans les geôles bruxelloises, jusqu’à ce qu’une autre nouvelle ne tombe : la Belgique refuse de le rendre à la France. Dernier développement de l’affaire : selon BFM-TV, l’imam va être relâché en Belgique, mais sous surveillance électronique. Un énième camouflet dont Gérald Darmanin se serait bien passé.