C’est un triste bilan qui a été dévoilé ce lundi 16 janvier. Depuis le 1er janvier 2021, l’association Solidarité Kosovo a égrené les chiffres des « attaques motivées ethniquement » envers la minorité serbe vivant au Kosovo.
Un meurtre, vingt-neuf faits de coups et blessures, trente-quatre attaques et menaces verbales, quatre-vingt-dix violences policières, cinquante-six vols, soixante-et-une attaques à des édifices religieux et vingt-trois graffitis. Répartis dans toutes les enclaves serbes du pays, les faits ont deux coupables : les civils et l’État ethniquement albanais, qui entretiennent depuis des siècles une inimitié forte avec les Serbes, exacerbée depuis la déclaration d’indépendance du Kosovo en 2008.
Lorsqu’OMERTA s’était rendu sur le terrain en décembre dernier, le conflit était loin de s’apaiser. Nous avions alors pu constater de nos propres yeux la montée des tensions entre Serbes et Albanais, entre orthodoxes et musulmans. Nos journalistes avaient ainsi assisté à une action policière de répression envers la minorité.
Depuis, deux jeunes ont été blessés par balles non loin de la ville de Prizren le 6 janvier dernier, à l’occasion du Noël orthodoxe. Le motif de l’attaque ne laissait déjà que peu de place au doute, mais encore moins lorsque l’identité de l’assaillant a été révélée. Il s’agirait ainsi d’un membre des « Forces de sécurité du Kosovo » dont le père aurait été membre de la milice albanaise antiserbe : l’UCK.
Un peuple souvent oublié en Occident
La situation du Kosovo est encore loin d’être bien connue en Europe occidentale, et si les soutiens aux Albanais sont souvent issus de la diaspora, ceux des Serbes viennent souvent de la droite conservatrice, sensible aux liens avec le monde orthodoxe. En effet, si le régime de Tito avait contribué à refroidir les antiques bonnes relations russo-serbes, la chute de la Yougoslavie a attiré le pays à l’est, alors que les États-Unis s’étaient déjà positionnés en défaveur des intérêts serbes.
Depuis, si la Russie multiplie ses preuves de soutien à l’État serbe dans la gestion de la question kosovare, ce dernier doit aussi jouer sur un second tableau : celui d’une potentielle adhésion à l’Union européenne.