La bonne séquence médiatique d’Éric Ciotti

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S’il y a quelque chose qu’Éric Ciotti ne regrette pas, c’est bien d’avoir sauté le pas. En nouant une alliance électorale avec Marine Le Pen au mois de juin dernier, il a fait le grand saut, brisant un tabou français. Et si le résultat final n’a pas été à la hauteur de ses espérances électorales, il a fait plus que limiter les dégâts. Certes, le député des Alpes-Maritimes n’est plus président du parti LR, mais celui-ci est devenu depuis longtemps, selon l’expression de son vice-président Julien Aubert, qu’un « astre mort ». Néanmoins Éric Ciotti est président d’un groupe parlementaire UDR restreint mais dynamique au sein duquel émergent des figures montantes de la droite française comme Géraud Verny, député d’Aix-en-Provence, Vincent Trébuchet député de l’Ardèche, Mathieu Bloch, député du Doubs ou Hanane Mansouri, la benjamine de l’Assemblée, élue dans l’Isère.

Opération tronçonneuse

Comme symbole, Éric Ciotti s’est approprié la fameuse tronçonneuse de Javier Milei, le président argentin qui retweete désormais volontiers le député des Alpes-Maritimes à la grande satisfaction de ce dernier. Un adoubement libéral qui a le don de mettre en fureur les aficionados de David Lisnard, le maire de Cannes, resté au chaud chez LR et qui tente depuis plusieurs année de percer sur ce créneau politique. Peine perdue et son micro-parti « Nouvelle Énergie » a tôt fait d’être rebaptisé « Nouvelle Inertie » par certains partisans d’Éric Ciotti.

Son choc libéral, Ciotti l’a présenté le mardi 21 janvier, jour anniversaire de la mort de Lénine, à la maison de l’Amérique Latine. Ce programme a été construit par Alexandre Avril, normalien et jeune maire de Salbris (Loir-et-Cher). Il prévoit 600 milliards d’économies en cinq ans pour parvenir à une croissance de 4 % contre même pas 1 % actuellement. La salle était pleine et enthousiaste. Des figures tutélaires de la droite conservatrice comme l’ancien ministre Charles Millon arboraient un sourire approbateur. Il y a avait surtout beaucoup de jeunes, certains transfuges des LR, comme Guilhem Carayon mais d’autres de chez Éric Zemmour. Le lendemain, Ciotti faisait la une du JDD News, l’hebdomadaire de Vincent Bolloré.

Droite décomplexée

Présent aux obsèques de Jean-Marie Le Pen aux côtés de Philippe de Villiers, Éric Ciotti a su convaincre la fille du « Menhir » de l’utilité d’avoir une formation alliée mais indépendante à ses côtés. Il a su aussi lui expliquer qu’il leur fallait assumer une différence au plan économique : au tropisme sociale de la présidente du groupe RN, le Niçois préfère la mise en avant de la nécessité de couper sévèrement dans les dépenses inutiles de l’État et de mettre en avant le besoin de liberté ressenti par les Français.

Éric Ciotti ne néglige pas pour autant le terrain de l’immigration : il a signé cette semaine dans Valeurs Actuelles un grand entretien sur l’actualité brûlante que constitue la détérioration des relations franco-algériennes du fait de la surenchère permanente d’Alger, mécontente de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France et prête à conserver pour délit d’opinion dans ses geôles l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal malgré son âge avancé. Pour Ciotti, la conclusion s’impose d’elle-même : « L’Algérie est un État voyou. »

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