Le Président Emmanuel Macron s’en est félicité sur les réseaux sociaux : la Finlande, pays le plus heureux du monde selon un rapport parrainé par l’ONU, est le 31e pays à intégrer l’OTAN ce mardi 4 avril 2023. La veille, en effet, le parlement hongrois a approuvé la candidature déposée par la Finlande en mai dernier en réaction à l’intervention russe en Ukraine. Si la candidature de la Suède est toujours freinée par Ankara et Budapest, les autorités d’Helsinki peuvent se féliciter de la célérité de l’examen de leur souhait de rejoindre l’organisation militaire occidentale. L’adhésion de la Finlande à l’OTAN met fin à sa neutralité historique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ironie du sort, cette intégration rapide au sein de l’OTAN survient au lendemain de la défaite subie par celle qui l’avait initié, la Première ministre socialiste finlandaise, Sanna Marin, 37 ans. Obtenant moins de 20 % des suffrages et seulement 43 sièges lors des élections législatives de dimanche dernier, le parti de cette étoile montante de la gauche européenne arrive en troisième position, derrière les conservateurs (20,82 et 48 sièges) et les populistes (20,05 % et 46 sièges). C’est donc le conservateur Petteri Orpo, 53 ans, membre du Parti Populaire Européen, qui devrait lui succéder.
La Finlande, pays de 5 millions et demi d’habitants, partage 1340 km de frontières avec la Russie. Indépendante de son puissant voisin depuis 1917, attaquée par lui en 1939, la Finlande a su alors résister héroïquement à l’avancée de l’Armée rouge sous le commandement avisé du maréchal Carl Gustaf Emil Mannerheim (1867-1951). Neutralité ne signifiant pas pacifisme, la conscription militaire d’une durée variant de 6 à 12 mois est toujours obligatoire pour les jeunes gens en Finlande. Ce pays a notamment déployé des troupes en ex-Yougoslavie et en Afghanistan.