C’est une personnalité étonnante qui a pris place au 10 Downing Street ce mardi 25 octobre. Plus jeune Premier Ministre de l’histoire du pays à 42 ans, il est également son premier chef d’État non-blanc. En effet, Rishi Sunak est d’origine indienne, de confession hindoue même, et très croyant. De quoi faire bouger les choses chez les conservateurs, qui en ont sans doute bien besoin.
Un homme d’affaires et une héritière
L’une des caractéristiques de Rishi Sunak, c’est également sa richesse. Sa grande richesse. Son patrimoine est estimé à environ 850 millions d’euros et sa femme, l’héritière Akshata Murty, détient un milliard de dollars d’actions dans l’entreprise de son père : le géant indien Infosys.
Pourtant, si Rishi Sunak ne vient pas d’une famille pauvre, il est en partie le responsable de sa grande fortune. D’Oxford à la prestigieuse université de Stanford, à la banque Goldman Sachs, il est devenu un influent homme d’affaire. S’il y gagne plusieurs millions, ce n’est rien en comparaison de la fortune d’Akshata Murty qu’il rencontre sur les bancs de Stanford. Il travaille ensuite à la City de Londres où il montera avec sa femme un important fonds d’investissement. Avec une telle somme, Rishi Sunak devient le Premier Ministre le plus riche de l’histoire du pays, avec une fortune deux fois supérieure à celle du nouveau roi Charles III.
Un poids ou une force ?
Évidemment, un tel patrimoine ne manque jamais de faire parler. La mentalité anglo-saxonne cependant, est moins critique sur la fortune que la française. Selon une enquête menée par le Guardian, cette fortune ne serait pas nécessairement un problème pour les Anglais. Certains y voient d’ailleurs la preuve que, alors que la crise économique frappe le Royaume-Uni, il est la personne la plus compétente en la matière. On retrouvait déjà cette rhétorique aux États-Unis chez les électeurs de Donald Trump, qui avait d’ailleurs massivement joué de cette image durant sa première campagne présidentielle.
Si Sunak dit avoir été toujours « très à l’aise » avec sa fortune, toujours selon le Guardian, ce n’est peut-être pas le cas de certains médias ou partisans du Labor, parti opposé à Rishi Sunak. En effet, la presse anglaise s’est déjà, à plusieurs reprises, moquée de sa richesse. Un exemple particulièrement médiatisé a été cette visite de chantier où sa tenue à 4 000 £ a semblé particulièrement dissonante avec les boucles d’oreilles de Liz Truss à 5 £.
Si Rishi Sunak peut apparaître comme étant « l’homme de la situation » pour redresser un pays en crise économique, il lui sera sans doute difficile d’apparaître comme étant proche de ses concitoyens. En effet, ses maisons à plusieurs millions de livres et son éloignement manifeste des conditions de vie du peuple pourrait le faire apparaître comme étant déconnecté.
Un autre problème pourrait être lié à son histoire avec l’optimisation fiscale qu’il a pratiquée des années durant par le biais de sa femme, non-officiellement résidente au Royaume-Uni. Légale, mais controversée, cette méthode lui aurait empêché de payer jusqu’à 20 millions d’euros d’impôts sur son propre sol.